Hauts lieux de l'histoire du cyclisme et passages plus inattendus : le parcours de l'édition 2018 du Tour de France, dévoilé mardi midi au Palais des Congrès de Paris, essaie de conjuguer tradition et nouveautés. C'est la gageure annuelle pour l'organisateur Amaury Sport Organisation (ASO), à la tête d'une épreuve plus que centenaire et dans un sport, le cyclisme, souvent décrié pour son côté aseptisé. "On cherche à mettre de l'incertitude dans le cyclisme en général et dans le Tour de France en particulier", a confié le directeur du Tour, Christian Prudhomme, au micro d'Europe 1, mardi midi. Sur le papier, cette 105ème édition de la Grande Boucle, qui s'élancera de Vendée le 7 juillet 2018, ne manque pas de charme. On vous détaille ici cinq de ses atouts.
Les quinze secteurs pavés vers Roubaix, dimanche 15 juillet, 9ème étape. Quoi de mieux, pour les amateurs de sport, qu'une étape de pavés en apéritif d'une finale de Coupe du monde de football ? Le dimanche 15 juillet, les coureurs emprunteront quinze secteurs pavés, représentant 21,7 km, sur la route menant de la citadelle d'Arras à Roubaix. Un total jamais vu depuis les années 1980 et qui pourrait avoir un impact sur le classement général.
Il y a trois ans, sur un profil d'étape quasi similaire, Vincenzo Nibali avait ainsi fait un grand pas vers la victoire finale. Christopher Froome avait lui chuté deux fois, avant même d'atteindre les premiers secteurs pavés… "J'aime les pavés. Quand on passe sur les pavés, j'ai du plaisir", a pourtant assuré le quadruple vainqueur du Tour mardi. "Mais il y a toujours un risque, avec les problèmes techniques." Comme l'a confirmé Romain Bardet mardi, "aucun coureur ne sera serein au matin de l'étape des pavés."
Le chemin de terre dans le plateau des Glières, mardi 17 juillet, 10ème étape. Comme son illustre voisin italien, le Giro, le Tour de France entend ajouter du piment en retirant du goudron. L'ascension du plateau des Glières, très difficile (6 kilomètres à 11% de moyenne) s'achèvera en effet par deux derniers kilomètres non asphaltés, sur un chemin en terre, propice là encore aux incidents mécaniques. Le peloton sur une route non goudronnée, une première "depuis 60 ou 70 ans", a précisé Christian Prudhomme.
"Cela fait plusieurs années que nous voulions venir au plateau des Glières", a détaillé le directeur du Tour sur Europe 1. "C'est un lieu à la fois sportif, esthétique et historique car on est sur le terrains de combat des résistants." Du fait de sa topographie accidentée, le plateau des Glières a en effet été un haut lieu maquisard pendant la Seconde guerre mondiale.
Au sommet, un parfum des tours d'antan : 2 km de chemin / At the top…back to the origins: 2 km of gravel roads #TDF2018pic.twitter.com/1YfqvqCdqo
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L'enchaînement Madeleine-Croix de Fer-Alpe d'Huez, jeudi 19 juillet, 12ème étape. Deux ans sans l'Alpe d'Huez, c'est long. Les organisateurs l'ont bien compris et ont décidé de remettre au programme cette année les fameux 21 virages, zappés en 2016 et 2017. Mais avant d'arriver à Bourg d'Oisans, pied de l'Alpe, les coureurs auront déjà dû escalader deux autres monuments : le col de la Madeleine et le col de la Croix de Fer. 175 km de course et 5.000 m de dénivelé ! Selon Romain Bardet, dauphin de Christopher Froome en 2016 et troisième l'été dernier, cette 12ème étape sera "la clé de l'épreuve".
Madeleine + Croix de Fer + Alpe d'Huez = 5 000 m D+ #TDF2018pic.twitter.com/oMEPeA74j1
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L'étape de 65 km vers Saint-Lary-Soulan, mercredi 25 juillet, 17ème étape. ASO continue de réduire la voilure. Après une étape de 101 km cette année, entre Saint-Girons et Foix, le Tour 2018 comprendra une étape de… 65 kilomètres ! Mais le programme ne sera pas si léger. Trois difficultés seront sur le parcours : le col de Peyresourde, le col de Val Louron-Azet et le col de Portet, une montée de 16 km à 8,7%, inédite sur le Tour, que Christian Prudhomme a qualifiée de "nouveau Tourmalet". "Quand on est grimpeur, on est content d'avoir une étape de 65 kilomètres avec trois cols, on sait qu'il va y avoir du spectacle", a confié Thibaut Pinot. Less is more, les faits devraient lui donner raison.
La nouveauté : Col de Portet - 2215 m - 16 km - 8,7% #TDF2018pic.twitter.com/V523yGas8O
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Le contre-la-montre au Pays basque, samedi 28 juillet, 20ème étape. La tendance se confirme d'année en année. Afin de privilégier une course de mouvement, la direction du Tour réduit l'exercice contre la montre à la portion congrue. Un chrono par équipes est prévue lors de la première semaine, autour de Cholet et sur 35 km. Et puis plus rien jusqu'à la veille de l'arrivée, avec un contre-la-montre individuel cette fois, au Pays basque, entre Saint-Pée-sur-Nivelle et Espelette, sur 31 km. Comme lors du chrono de Marseille cette année, les coureurs seront confrontés à un violent effort sur le parcours. La côte de Pinodieta présente un pourcentage moyen de 10,2% sur 900 m. Le dernier juge de paix avant la remontée vers Paris et les Champs-Élysées.