"Nous sommes à un point où une partie de l'avenir du vélo se joue", a estimé Romain Bardet, qui a mis en garde lundi, pendant la journée de repos du Tour de France, sur le comportement d'une minorité du public et la caisse de résonance des médias.
"On met en relief les incivilités, c'est très mauvais pour l'image du Tour et ça crée un appel d'air. Les comportements déplacés en appellent d'autres", a souligné le Français, 5ème du Tour avant les étapes pyrénéennes.
Le Tour, "une grande fête populaire". "S'ils venaient à se multiplier, ces comportements pourraient mettre en danger la sécurité des coureurs et l'attractivité du Tour qui est une grande fête populaire. Dans l'immense majorité des visages que je vois sur le bord de la route, ce sont des sourires, des gens qui sont contents d'être là, pour un sport hyper-accessible et des champions qui donnent le meilleur d'eux-mêmes", a estimé l'Auvergnat de l'équipe AG2R La Mondiale.
La montée de l'Alpe d'Huez, jeudi, a cristallisé les critiques : l'Italien Vincenzo Nibali a chuté par la faute d'un spectateur imprudent, le Britannique Chris Froome a été abondamment hué, tout comme son coéquipier Geraint Thomas, et a été touché par un autre spectateur qui semblait vouloir s'en prendre à lui, plusieurs fumigènes ont été lancés…
"On ne se sent pas vraiment en sécurité". "On perd de très bons coureurs, on ne se sent pas vraiment en sécurité", a poursuivi Bardet. "On ne parle que de ça, de ces incivilités, même ultra-minoritaires, deux-trois personnes qui veulent se faire remarquer ou qui sont ivres et ne savent plus ce qu'elles font. Le public, dans sa très grande majorité, est content d'être là. Le Tour, c'est la fête et je veux garder cette image-là."
Les fumigènes, une pratique réglementée dans les enceintes sportives, sont désormais interdits dans la course. Des arrêtés préfectoraux allant en ce sens seront pris jusqu'à la fin du Tour.