"Il faut retrouver de la sérénité." Le message du directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, est clair : le public doit respecter les coureurs. Cette déclaration survient au lendemain des incidents qui ont marqué le final de la 12ème étape à l'Alpe d'Huez. L'Italien Vincenzo Nibali a abandonné suite à une chute causée par d'un spectateur, et les coureurs de l'équipe Sky, les Britanniques Chris Froome (vainqueur sortant) et Geraint Thomas (Maillot jaune), ont été conspués.
Une montée "pénible". "On a eu une montée de l'Alpe très pénible. Les coureurs du Tour, les champions du Tour, doivent naturellement être respectés, ce que fait l'immense majorité du public", a déclaré Christian Prudhomme, qui a qualifié d'"inconscient" le comportement d'une partie du public. Lucide sur le fait que l’Alpe d’Huez est toujours un pic du Tour avec une ambiance différente, il ne doute pas que le public bienveillant soit de retour dans les prochains jours. "Malheureusement, (ça) a laissé sur le carreau un champion admirable, Vincenzo Nibali, dont chacun loue l'état d'esprit à l'ancienne, un champion tout-terrain", a poursuivi le directeur du Tour.
Les fumigènes en cause. L’ancien commentateur du Tour pour France 2 a aussi mis en cause les fumigènes, très présents hier dans les 21 virages de l’Alpe : "On n'y voyait plus rien, Nibali n'y voyait plus rien. Les fumigènes n'ont rien à faire sur les routes des courses cyclistes. On fait respirer une odeur nauséabonde aux coureurs du Tour, et en plus, on les aveugle. Cela n'a aucun sens." Christian Prudhomme en a profité pour rendre hommage aux motards de la Garde républicaine et aux gendarmes présents sur la route pour assurer la sécurité des coureurs.
Sifflets contre les Sky. Le contexte de l'affaire Froome entache aussi le début de la course. Des sifflets ont été entendus sur l’Alpe d’Huez ou au départ, en Vendée. Le directeur du Tour continue d’appeler au calme : "Sur le bord de la route, c'était très calme depuis dix jours, avec très peu de pancartes anti-Froome ou anti-Sky. D'un seul coup, c'est remonté en flèche. Je ne peux que renouveler mes appels au calme, au bon sens, à la sérénité, à l'égard des coureurs qui font le Tour de France. C'est un paradoxe : Vincenzo Nibali, qui n'appartient pas à l'équipe Sky, se retrouve sur le carreau."