L'émotion était palpable, vendredi, au pied du podium dressé à Tignes, qui devait accueillir le terme de la 19ème étape du Tour de France avant qu'un éboulement n'en décide autrement. Egan Bernal, qui a dépossédé Julian Alaphilippe de sa tunique de leader, a partagé son immense joie avec son père et sa compagne. "C'est incroyable ! Je ne sais pas trop ce qui s'est passé, j'ai attaqué, tout allait bien et on m'a dit tout d'un coup d'arrêter", a expliqué le jeune coureur de l'équipe Ineos, 22 ans. "Je ne voulais pas, mais on m'a dit 'La course est finie, neutralisée'. Ensuite, quand on m'a dit que j'avais le Maillot jaune, je n'y croyais pas."
" Quand on m'a donné le Maillot jaune puis le petit lion, j'ai eu envie de pleurer "
Bernal a attaqué à un peu plus de cinq kilomètres du sommet du col de l'Iseran, principale difficulté de la 19ème étape du Tour qui devait relier Saint-Jean-de-Maurienne à Tignes, vendredi, et qui a été stoppée avant la dernière montée en finale en raison d'un orage de grêle et d'un éboulement au niveau de Val d'Isère. Les organisateurs ont décidé de ne pas attribuer la victoire d'étape et de prendre les temps au sommet du col de l'Iseran pour le classement général. De fait, Bernal, passé seul en tête, a comblé la minute et demie qu'il comptait de retard sur Alaphilippe et s'élancera samedi pour la dernière étape alpestre, entre Albertville et Val Thorens, avec 48 secondes d'avance sur le Français et 1'16" sur son équipier Geraint Thomas.
"Nous ne sommes pas encore à Paris, il reste une étape très dure", a confié Bernal, vainqueur du Tour de Suisse en juin. "Mais, quand on m'a donné le Maillot puis le petit lion, j'ai eu envie de pleurer. Je n'arrive pas encore à y croire." Les prochaines 48 heures promettent d'être très intenses pour le benjamin du peloton, en passe de devenir le premier Colombien à remporter la Grande Boucle.