Il aura tenu en haleine les Français pendant deux semaines. Julian Alpahilippe a conservé 14 jours le maillot jaune, avant de finir à la cinquième place du Tour de France, remporté dimanche par le Colombien Egan Bernal. "Il finit à la cinquième place, on aurait pu trouver formidable qu’il soit sur le podium, je crois qu’il l’aurait mérité", a estimé lundi, au micro de Pierre de Vilno sur Europe 1, Christian Prudhomme, le patron de la Grande boucle, qui salue un champion "d’une décontraction incroyable".
"Julian Alaphilippe est le numéro un mondial - un Français est numéro un mondial dans le cyclisme ! – mais on sait que ça n’est pas un grand grimpeur. Au-delà d’une certaine altitude, avec l’accumulation des cols, il ne tient pas, en tout cas pas encore aujourd’hui", relève cet ancien journaliste sportif, qui se dit toutefois impressionné par l’exploit du cycliste de 27 ans. "Il a tenu le maillot jaune bien plus longtemps qu’on ne l’espérait."
Pour lui, les "larmes de Julian Alaphilippe conservant le maillot jaune à Valloire, alors qu’il n’y croyait plus", resteront parmi les images les plus marquantes de ce tour 2019. "De ceux que j’ai eu le privilège de diriger, le plus beau", glisse Christian Prudhomme, à la tête de la compétition depuis 2007.
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Déjà premier dans le cœur des Français
Si Julian Alaphilippe a encore une marge de progression pour s’imposer sur la plus célèbre course cycliste du monde, il a toutefois largement remporté les suffrages du public lors de cette 106e édition. "Il a réussi à conquérir les cœurs, par son audace, par sa fougue, par son coté naturel", constate Christian Prudhomme. Mais aussi par son dévouement : "Je le voyais après les arrivées d’étapes rester tard. Je me disais : ‘Rentre à l’hôtel, protège-toi’. Et non, il restait parce que quelqu’un lui demandait", rapporte le directeur du Tour de France.
"On a vu sur les réseaux sociaux cette image où il donne à un petit gamin qui tremblote son maillot jaune pour qu’il ait moins froid", relève-t-il encore. "C’est quelque chose d’exceptionnel qui dit bien ce qu’est le bonhomme : quelqu’un de très sympa, de très simple, de très naturel, qui est resté lui-même pendant les trois semaines du Tour de France", conclut Christian Prudhomme.