Pour trouver trace d'un coureur français vainqueur d'un contre-la-montre avec le Maillot jaune sur le dos, il faut remonter à 1984 et Laurent Fignon. Et pour un Français qui gagne un contre-la-montre tout court, c'est à peine plus récent, avec Jean-François Bernard au Ventoux en 1987. C'est dire la portée de la performance réalisée par Julian Alaphilippe, qui s'est montré le plus rapide sur les 27,2 km chronométrés à Pau, le tout, le jour anniversaire de la naissance du Maillot jaune, le 18 juillet 1919, porté pour la première fois par Eugène Christophe.
"Il y avait tellement de folie avec le public"
"C'est incroyable ! Je savais que je pouvais faire une bonne 'perf', que j'allais me mettre la misère, mais je ne pensais pas gagner devant des grands coureurs comme Geraint Thomas", a confié le coureur de l'équipe Deceuninck-Quick Step, qui s'est imposé avec 14 secondes de marge sur le grand rouleur britannique, vainqueur sortant du Tour de France. "Je me suis dit : 'tu as le Maillot jaune, mets-toi à bloc pendant quinze bornes et à la fin, tu vois ce que tu peux faire, si ça se trouve, tu vas te surprendre'. À la fin, j'ai repoussé mes limites, je n'entendais plus les informations de mon directeur sportif, il y avait tellement de folie avec le public. J'ai tout donné jusqu'à la ligne. Mon équipe pleurait dans la voiture."
"Je continue de prendre jour après jour"
Et maintenant, serait-on tenté de demander, comme après chaque exploit de celui que l'on surnomme "Loulou". "Je continue de prendre jour après jour", a-t-il affirmé au micro d'Eurosport. "Demain (samedi), c'est le Tourmalet, c'est totalement différent de ce qu'on a pu avoir jusque-là (première arrivée en altitude sur un col hors catégorie dans ce Tour de France). C'est bien de se poser des questions (sur sa capacité à gagner le Tour de France). Je ne m'enflamme pas, chaque jour, c'est du bonus, et aujourd'hui, c'est un gros bonus." Et quelques secondes de gagnées…