Vendredi matin, deux coureurs français pouvaient encore espérer remporter le Tour de France. Samedi, un seul va lutter pour le podium. Lors de la 16ème étape, Thibaut Pinot a abandonné et Julian Alaphilippe a abandonné son Maillot jaune de leader. Désormais repoussé à 48 secondes d'Egan Bernal, le coureur de la Deceuninck-Quick Step, qui a coincé sur les pentes de l'Iseran, va sans doute avoir comme objectif de rester sur le podium. Geraint Thomas (Ineos) est à 28 secondes seulement derrière et Steven Kruisjwijk (Jumbo-Visma) à 40 secondes.
"Évidemment que Julian Alaphilippe, en ayant perdu le Maillot jaune, ne sera peut-être plus tout à fait le même homme", estime notre spécialiste Patrick Chassé. "On peut penser qu'il va se battre, qu'il va continuer de toute façon à tout faire pour préserver une place sur le podium. Mais il risque d'avoir, même si je ne lui souhaite pas bien sûr, une sorte de contre-coup. Dans la tête, quelque chose peut-être s'est brisé."
Interrogé sur la perte de Maillot jaune, Alaphilippe n'a pas semblé marqué le coup. "Dès le moment où je l'ai enfilé, je me suis mis à rêver mais je n'ai jamais pensé que je pouvais gagner le Tour", a-t-il réagi vendredi au micro de France Télévisions.
Si la 2ème place d'Alaphilippe ne tient qu'à un fil, la majorité des observateurs s'accorde plutôt pour dire que Bernal, lui, a fait un pas quasi décisif vers la victoire finale. Mais Patrick Chassé se veut prudent. "C'est vrai qu'on a vu un Egan Bernal très ému", remarque-t-il. "J'ai trouvé un peu trop d'ailleurs, parce que le Tour n'est pas fini. Demain (samedi), il y a la longue montée vers Val Thorens et comme on a vu des défaillances, on peut aussi en voir demain (samedi) et la défaillance, elle peut accabler des personnes différentes." La dernière étape de la trilogie alpestre conduira les coureurs d'Albertville à Val Thorens, sur 130 km, avec la montée du Cormet de Roselend (1ère catégorie) et celle vers Val Thorens (33,4 km à 5,5%).