Tour de France : "le cyclisme n'a pas évolué dans le bon sens", selon Bernard Hinault

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Louis Hausalter , modifié à
Alors que la Grande Boucle s'élance samedi, le quintuple vainqueur du Tour de France était l'invité d'Europe 1.

Le Tour de France s'élance samedi à 14 heures d'Utrecht, aux Pays-Bas. Le dernier Français à l'avoir remporté, il y a 30 ans tout juste, a confié ses impressions à Romain Hussenot sur Europe 1. Bernard Hinault prend-il toujours autant de plaisir à suivre la Grande Boucle ? "Un peu moins que ce que j'ai pu avoir quand j'étais coureur", a-t-il estimé. "Il y a moins d'attaques, la course se fait souvent dans le dernier col et ça manque un peu de passion". Pour le quintuple vainqueur du Tour, les courses "sont trop tactiques" aujourd'hui. "Il n'y a plus d'instinct de course".

Bernard Hinault estime que le cyclisme s'est dégradé depuis l'époque où il courait. "Il n'a pas évolué dans le bon sens", a-t-il asséné. "Les gens qui sont à la tête des équipes et de l'UCI (l'Union cycliste internationale, ndlr) devraient aller voir un petit peu dans la foule, demander l'avis des gens". "Ce qui à mon avis est très mauvais pour le cyclisme, c'est le ProTour", a précisé Bernard Hinault. "Pour moi, il faudrait revenir à un système beaucoup plus simple, le système du football, où il y a trois divisions, on marque des points et quand on a pas assez de points, on saute d'une catégorie. Là, il y aurait de l'enjeu".

Entendu sur europe1 :
Je fais entre 6.000 et 8.000 kilomètres par an pour mon bien-être.

Pourquoi aucun Français n'a-t-il succédé à Bernard Hinault au palmarès du Tour de France depuis 1985 ? "On n'a peut-être pas le champion qui a toutes les capacités physiques pour être un grimpeur, un rouleur, à l'occasion un technicien", a analysé le champion. "On n'a pas le sportif hors de commun, qui a les aptitudes physiques que les autres n'ont pas".

Bernard Hinault est le sujet d'un roman paru en mai, Bernard Hinault, l'épopée du Blaireau, signé de l'écrivain Christian Laborde et paru aux éditions Mareuil. Aujourd'hui, à 60 ans, il pédale encore sur les routes. "Je fais entre 6.000 et 8.000 kilomètres par an pour mon bien-être", a-t-il indiqué, ajoutant modestement : "ce n'est pas beaucoup par rapport à avant !"