Les favoris du Tour de France vont s'expliquer vendredi après-midi lors du seul et unique contre-la-montre individuel de cette Grande Boucle 2019 : 27,2 kilomètres sans difficulté significative mais au parcours vallonné dessiné au sud de Pau. "Il n'y aura pas de gros écarts, mais ce n'est pas pour autant que c'est moins important", estime notre consultant Thoms Voeckler. "Car si vous regardez les classements finaux ces dernières années sur le Tour de France, vous constaterez qu'il n'y a plus de gros écart (Christopher Froome a notamment remporté le Tour 2015 avec 1'12" d'avance sur Nairo Quintana et le Tour 2017 avec 54 secondes d'avance sur Rigoberto Uran, ndlr). C'est vous dire à quel point l'étape est importante. Il n'y aura pas deux minutes entre le favori Geraint Thomas et ses dauphins, c'est clair."
Dans ces conditions, l'ancien coureur de Direct Énergie estime que Julian Alaphilippe, qui s'élancera à 17h19 avec 1'12" de marge sur le vainqueur sortant du Tour, devrait conserver son Maillot jaune de leader. "Pour moi, ça peut suffire. Si on avait un contre-la-montre de plus de 40 km sur des routes toutes plates et rectilignes, je ne donnerais pas cher de son Maillot jaune, mais Julian Alaphilippe a de très bonnes qualités contre-la-montre, il en a déjà remporté plusieurs dans sa carrière, peut-être pas sur le Tour mais un à Paris-Nice (en 2017, et un également sur le Tour de San Juan, en Argentine, en début d'année, ndlr). Et autour de Pau, les routes ne sont pas plates, ça monte et ça descend en permanence sur les 27 km. Il y a notamment un petit mur à 17% dans le dernier kilomètre. Certes, il n'est pas long, mais ça convient vraiment à Julian et à ses qualités d'explositivité. Et surtout, il a le Maillot jaune sur le dos, il va partir en dernier, il aura les écarts avec tous les principaux favoris qui seront partis avant lui, et il aura tout le public français derrière lui. Et cette tunique jaune qu'il a sur le dos va lui permettre de trouver des ressources qu'il ne soupçonne même pas."
Pour Thomas Voeckler, les favoris vont être contraints de tout donner. "Le podium peut se jouer tous les jours, mais aujourd'hui (vendredi) particulièrement, parce que c'est le seul chrono individuel de ce Tour et il faut bien avoir en mémoire que tous les derniers vainqueurs du Tour sont des spécialistes du chrono individuel. La grosse différence par rapport aux autres années, mais elle est énorme, est le fait que le kilométrage est réduit et que ce seul chrono individuel intervient à neuf jours de l'arrivée. Généralement, il était placé à la veille de l'arrivée et les favoris gros rouleurs savaient qu'ils avaient toujours cette opportunité pour reprendre du temps. Là, c'est leur seule chance, et il faudra ensuite dompter la montagne, face aux attaques des différents adversaires. Ça va être une fin de Tour excitante. Mais, je le rappelle, aujourd'hui (vendredi), c'est aussi important qu'une étape de montagne, voire plus." Le premier coureur à s'élancer, à 14 heures, est le dernier du classement général, le Français Yoann Offredo (Wanty-Groupe Gobert).