Ce lundi, le Tour observait son deuxième jour de repos à Nîmes. Une journée certainement bienvenue pour le Maillot jaune, Julian Alaphilippe, qui a montré quelques signes de fatigue, dimanche, au sommet de Foix Prat d'Albi. À partir de mardi, il restera au coureur de la Deceuninck-Quick Step six jours à tenir pour mettre fin peut-être à 34 ans de disette sur la Grande Boucle pour le cyclisme français, qui attend un successeur à Bernard Hinault depuis 1985. Mais, sur six jours, trois vont compter davantage que les autres, étant donné que les étapes de mardi, mercredi et dimanche ne présentent aucune difficulté notable. Ce sera aussi pendant ces trois jours que son compatriote Thibaut Pinot va essayer de rattraper le temps perdu pour marcher lui aussi sur les traces du Blaireau. Présentation des points chauds où tout va se jouer.
JEUDI : Izoard et Galibier, deux mythes et une descente
Après deux étapes toute plates ou presque autour de Nîmes mardi et entre Pont du Gard et Gap mercredi, le peloton entrerera dans le dur dès jeudi avec la première étape alpestre, peut-être "la plus dure" des trois, de l'avis même de Thibaut Pinot. Le programme est copieux, avec 208 km au programme et trois ascensions au-delà de 2.000 m : le col de Vars (1ère catégorie, 9,3 km à 7,5%), le col d'Izoard (hors catégorie, 14,1 km à 7,3%) et le col du Galibier (hors catégorie, 23 km à 5,1%) pour terminer, avant de plonger vers Valloire, terme de l'étape.
S'il paraît hautement improbable que la bagarre entre les favoris s'enclenche dès le col de Vars, dont le sommet est situé à plus de 125 km de l'arrivée, il n'est pas impossible que certains se dévoilent dès l'Izoard, comme l'avait fait le Luxemborgeois Andy Schleck sur un parcours quasi similaire sur le Tour de France 2011 (avec arrivée au sommet à Serre-Chevalier).
Un peu plus loin, le col du Galibier et ses 23 kilomètres d'ascension régulière offrent un terrain de jeu à ceux qui souhaiteraient placer une attaque, d'autant qu'il n'y a que 19 km, en descente, pour rejoindre Valloire ensuite.
VENDREDI : vers une explication en très haute altitude à l'Iseran
À l'inverse, l'étape de vendredi sera la plus courte de ce triptyque alpestre : 126,5 km seulement, mais cinq difficultés au programme. La première partie de cette 19ème étape (avec une côte de 3ème catégorie, une montée de 2ème catégorie et un col de 3ème catégorie), où l'on devrait voir se dessiner une échappée, est un hors d'œuvre avant le grand morceau du jour : le "toit" du Tour, le col de l'Iseran (12,9 km à 7,5%), col routier le plus haut d'Europe du haut de ses 2.770 m d'altitude et qui sera emprunté pour la huitième fois seulement par la Grande Boucle.
Les gros bras devraient s'y expliquer, d'autant qu'il ne restera que 35,5 km ensuite, avec la montée de Tignes (7,4 km à 7%), très dure dans ses premiers kilomètres, en dessert. Pour ceux qui ne supporteront pas l'altitude, les écarts pourraient être significatifs à l'arrivée.
SAMEDI : la lutte finale sur les pentes de Val Thorens
Ce Tour de France est si serré et les prétendants si nombreux à l'attaque des Alpes qu'on imagine mal que tout sera joué avant la dernière étape de montagne, samedi. Celle-ci conduira les coureurs d'Albertville à Val Thorens via trois ascensions, le Cormet de Roselend (1ère catégorie, 19,9 km à 6%), la côte de Longefoix (2ème catégorie, 6,6 km à 6,5%) et, enfin, la montée vers Val Thorens (hors catégorie) : 33,4 km (!) pour rejoindre la plus haute station française.
Si la pente moyenne est modérée (5,5%) avec un seul kilomètre à plus de 9%, au pied, les deux jours précédents et les trois semaines de course devraient peser dans les jambes. Étant donné que l'étape des Champs-Élysées ressemble le plus souvent à un critérium avec une arrivée au sprint, ce sera là l'ultime occasion pour les candidats à la victoire finale de faire la différence…