Un petit bijou de technologie pour accompagner le XV de France et celui du Trèfle en ouverture du Tournoi des VI Nations. Les Bleus qui affrontent l'Irlande vendredi soir, leur premier match depuis leur élimination en quart de finale de la Coupe du monde face à l'Afrique du Sud (28-29), seront équipés, ainsi que leurs adversaires, d'un protège-dents connecté qui doit permettre d’aider à la détection des commotions cérébrales, qui pourraient échapper à la vigilance des médecins.
Réalisé sur mesure, avec prise d’empreinte pour chaque joueur et Bluetooth intégré, chaque protège-dents coûte 250 euros, en partie financé par World Rugby qui a investi près d'un million d'euros pour soutenir les fédérations et les clubs. Mais cette nouveauté ne fait pas que des heureux chez les Bleus, loin de là.
"J'aurais préféré qu'on le propose à des volontaires"
"C'est un peu compliqué. On a un peu de mal à s'y habituer. Ils sont un peu plus gros, il y a la puce qui est un peu grosse dans la bouche. Mais il faut s'y faire", a déclaré le deuxième ligne Romain Taofifenua. C’est pourtant cette puce qui va collecter les données et alerter en temps réel les équipes médicales en cas de doute, afin de déclencher le fameux protocole commotion. Mais pour l’arrière de Toulouse Thomas Ramos, le problème va bien plus loin.
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"On nous impose quelque chose, c'est dommage. J'aurais préféré qu'on le propose à des volontaires. C'est du sur-mesure. Ils ont pris nos empreintes, mais certains ont des habitudes, des protège-dents qui vont au fond de la bouche, d'autres non, certains n'en portent pas... Dans un match, c'est embêtant de penser qu'un protège-dents peut te gêner alors que tu as d'autres choses à penser", regrette le numéro 15 des Bleus.
Pas sûr que ces plaintes ne fassent infléchir World Rugby. S’appuyant sur des études scientifiques et des avis d’experts, l’instance pointait au début du mois la nécessité de réduire les secousses que les joueurs subissent à la tête. "C'est exactement ce que nous faisons", assure son médecin-chef Eanna Falvey.