S'il avait encore un doute, Fabien Galthié est désormais prévenu : l'Irlande, numéro 1 mondiale, sera l'adversaire à abattre pour les Bleus en quête d'un deuxième Grand Chelem de rang à quelques mois du Mondial à domicile. "Ce qui est intéressant, quand vous jouez le dimanche dans le Tournoi, c'est que vous passez un bon samedi : vous avez deux beaux matches de rugby à voir et on s'est régalés", a souri le sélectionneur français, après la victoire laborieuse de Rome (29-24).
Pas besoin pour le staff des Bleus d'avoir été particulièrement attentif devant son poste de télévision, dans son hôtel avec vue sur le Tibre : à Cardiff, les Irlandais ont déroulé contre des Gallois amorphes, avalés en une mi-temps (34-10). Impressionnant de maîtrise, le XV du Trèfle s'est fendu d'une démonstration, climatisant le Millennium en vingt minutes et trois essais.
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Trop de pénalités
Une prestation aux antipodes de celle des Bleus en Italie : les dix-huit pénalités concédées ont envoyé un signal négatif avant le déplacement à Dublin, autant que la copie brouillonne rendue à Rome. "Si on ne rectifie pas notre niveau de jeu, on va prendre quinze, vingt voire trente points en Irlande", a justement pesté l'entraîneur de la défense française Shaun Edwards.
Même son de cloche du côté des joueurs. "Les numéro 1 mondiaux, chez eux, rien que de le dire, ça pose le contexte. C'est une équipe qui est très en place, sûre de ses forces, qui performe depuis de longs mois. Ils ont attaqué ce Tournoi de manière plus que maîtrisée", a lancé Antoine Dupont.
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"Clairement favoris"
"On sait où on met les pieds, on sait comment on sera reçus. La dernière fois qu'on y a été, on a gagné (15-13 en 2021). Il faudra augmenter notre niveau de jeu dans tous les secteurs. Ça fait partie des gros matches qu'on a envie de jouer en tout cas", a ajouté le capitaine des Bleus. Ils auront d'ailleurs deux jours "off", lundi et mardi, avant de se remettre au travail. Avec six nouveaux partenaires convoqués, contre quatorze habituellement.
Suffisant pour contrer l'armada irlandaise, emmenée par l'inusable Johnny Sexton ou le meilleur joueur du monde Josh van der Flier ? "On n'a pas le choix!", a admis dans un sourire le troisième ligne du Stade français Sekou Macalou.
"Il y a beaucoup d'excitation mais aussi un peu de peur: l'Irlande, c'est la première nation mondiale, ils jouent un très, très beau rugby, ça va être un très gros match. Ils sont clairement favoris", a-t-il encore estimé. Son comparse de la deuxième ligne Thibaud Flament ne dit pas autre chose, assurant que les Bleus sont "sous pression".
"Il faut vraiment qu'on se remette dans le droit chemin. Il faut qu'on corrige tout ce qui a péché, on n'est pas sereins. L'Irlande, ça joue vite, ça joue propre…", a assuré le Toulousain. "Dans le Tournoi, il y a d'autres matches. Tous les matches sont relevés. C'est sûr que l'affiche est belle mais ce n'est pas une finale avant l'heure", a-t-il poursuivi.