Transat Jacques-Vabre : départ agité pour la Route du café

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avec AFP // Crédit photo : PIERRE BOURAS / DPPI VIA AFP , modifié à

Le départ de la 16e édition de la Transat Jacques-Vabre a été donné dimanche au large du Havre dans une mer agitée. Les 40 Imoca engagés sur la 16ᵉ édition de la Transat Jacques-Vabre, qui devaient s'élancer dimanche du Havre en direction de la Martinique, resteront finalement à quai en raison des conditions météorologiques difficiles attendues en milieu de semaine prochaine en Manche, ont annoncé les organisateurs.

"Rare, très puissant, dangereux". Le départ de la 16e édition de la Transat Jacques-Vabre , célèbre course en double créée en 1993, a été donné dimanche au large du Havre dans une mer agitée qui a obligé la moitié des bateaux à rester à quai. Créée en 1993, la transatlantique en double a soufflé ses trente bougies dans une ambiance chaotique. Un phénomène météorologique très violent prévu dans le Golfe de Gascogne mercredi a poussé les organisateurs à reporter à la dernière minute le départ de près de la moitié de la flotte.

"Une casse dans ce système, avec un bateau qui ne serait plus manœuvrant... il n'y a aucune échappatoire possible", a affirmé Francis Le Goff, directeur de la course, en conférence de presse dimanche matin. "On a plus de 8 mètres de creux en mer à partir du mercredi et 10 mètres le jeudi avec des rafales à près de 120 km/h", a commenté le météorologue Christian Dumard. Les monocoques utilisés sur le Vendée Globe ont donc été obligés de rester à quai.

Pour le navigateur Maxime Sorel (VandB - Monbana - Mayenne), "les dix premiers Imoca auraient pu passer tout juste avec des conditions dantesques mais l'arrière de la flotte, cela ne le faisait pas". "J'avoue que je n'ai pas très bien dormi vu les prévisions, il y en aurait forcément eu 1 ou 2 qui auraient eu des avaries grave", a raconté la skippeuse britannique Samantha Davies (Initiatives Cœur).

Ultim en route

Le coup d'envoi a été donné à la mi-journée pour les trois autres classes de bateaux engagés -Ultim, Ocean Fifty et Class40, soit 55 navires- au large du Havre. Sous un ciel nuageux, les géants des mers Ultim ont débuté à 13h05 leur périple de deux semaines vers la Martinique, transformé en course contre la montre pour éviter la tempête annoncée.

 

Au coup de canon, le SVR Lazartigue, barré par François Gabart et Tom Laperche, et le Maxi Edmond de Rothschild, mené par Charles Caudrelier et Erwan Israel, ont pris la tête de la flotte, atteignant par moment plus de 70 km/h dans des vagues de deux mètres. "C'est bien d'avoir un bateau rapide dans ces conditions (...) Après ce sera quand même des conditions musclées pour nous", a avancé Anthony Marchand, skipper de l'Ultim Actual. Les maxi-trimarans de 32 mètres de long sont la plus véloce des classes de bateaux à avoir pris le départ. "Et si nous n'avons pas de pépin technique, il y a de grandes chances qu'on évite la grosse dépression", dit Marchand.

Escales forcées

Fait inédit dans l'histoire de la course, les Class40 et les Ocean Fifty, bateaux plus fragiles et plus lents, sont également partis dimanche, quelques minutes après les Ultim, mais devront tous faire escale à Lorient en début de semaine prochaine pour laisser passer le coup de tabac.

"C'est plus de l'ordre d'un cyclone que d'une dépression ! C'est rare, très puissant et dangereux", a estimé Xavier Macaire (groupe SNEF), à la barre d'un Class40. "Le départ de cette deuxième étape sera donné en flotte et le classement établi à l'arrivée en Martinique à la somme des temps des deux étapes", a précisé Francis Le Goff.

 

"Nous n'avions pas la capacité de proposer ce format avec escale à la classe Imoca pour des raisons de place dans le port", a-t-il ajouté. Les duos de skippers concernés devront donc prendre leur mal en patience. Dimanche, aucune nouvelle date de départ n'avait été donnée par l'organisation pour les monocoques du Vendée Globe. "On est un peu frustrés de voir tous les autres aller jouer aujourd'hui, on a l'impression d'être punis et privés de départ (rires) mais c'est la vie et il faut l'accepter", philosophe Samantha Davies.