Le transfert record de Neymar au PSG et les sommes évoquées pour y attirer Kylian Mbappé poussent le football vers "une orientation dangereuse", "une surenchère de biceps (...) que personne ne pourra suivre", a mis en garde le président de l'Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas, interrogé lundi sur RMC.
"Une compétition (...) surnaturelle". "Si vous empilez avec de l'argent surnaturel tout dans une même équipe, vous n'avez plus de compétition", a insisté celui qui est également membre du comité exécutif de l'ECA, le syndicat des clubs professionnels européens. Face aux sommes engagées par les propriétaires qataris du PSG, "est-ce que d'autres États que celui des Emirats arabes unis (le rival du Qatar, avec le club anglais de Manchester City, NDLR) peuvent rentrer dans une compétition qui est surnaturelle puisque personne d'autre ne pourra suivre ?", s'interroge le patron de l'OL.
"Une surenchère de biceps". "On rentre dans une surenchère de biceps qui n'est peut-être pas utile. Est ce que ça va améliorer la performance du PSG que Kylian Mbappé aille à Paris demain ? C'est une orientation dangereuse pour le football français, on ne sait pas si, demain, on aura les même participants à l'équation du football."
Le président lyonnais a souligné le fait que l'arrivée de Neymar au PSG, en payant sa clause libératoire de 222 millions d'euros, s'était faite contre l'avis du FC Barcelone. "On est dans une situation qui va changer complètement le monde du football pour les années qui viennent au travers de cette opération qui n'était pas convenue entre les clubs", a-t-il jugé. "Il y a une interrogation. On a eu plusieurs réunions au sein de l'ECA. Je dirige la task force sur le fair-play financier. L'UEFA s'interroge pour faire évoluer le fair-play financier", a-t-il affirmé. "Les sommes sont tellement surdimensionnées par rapport au moyen des autres."
Le fair-play financier en question. La règle du fair-play financier, mise en place par l'UEFA à partir de 2010-2011, vise à éviter que les clubs ne dépensent plus qu'ils ne gagnent. Elle limite actuellement à 30 millions d'euros les pertes d'un club sur trois ans. S'il dépasse ce seuil, le club parisien pourrait être sanctionné par l'instance du contrôle financier de l'UEFA, comme cela avait déjà été le cas en 2014. L'UEFA avait alors imposé au PSG une sanction de 60 millions d'euros et des restrictions en termes d'inscription de nouveaux joueurs en Ligue des champions.