Trois mois de prison avec sursis requis contre la star du volley français

Earvin Ngapeth a reconnu s'être énervé mais nie les faits de violences.
Earvin Ngapeth a reconnu s'être énervé mais nie les faits de violences. © ALAIN JOCARD / AFP
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Earvin Ngapeth était jugé pour avoir frappé un contrôleur SNCF. Trois mois de prison avec sursis et 4.000 euros d'amende ont été requis. 

Trois mois de prison avec sursis ont été requis lundi contre la star du volley français Earvin Ngapeth, le principal artisan des titres européen et de la Ligue mondiale de l'équipe de France en 2015, pour avoir frappé un contrôleur SNCF. "La lecture de la procédure démontre suffisamment sa responsabilité", a justifié la procureure, pour qui le réceptionneur attaquant est "coupable" d'entrave à la circulation d'un TGV et d'outrage et violence contre un contrôleur.

Insulte et coup de poing. Les faits remontent au 21 juillet, à 6h35. Tout juste revenu du Brésil, où il a été élu deux jours plus tôt meilleur joueur du tournoi de la Ligue mondiale, dans lequel la France a remporté le premier titre international de son histoire, Earvin Ngapeth monte d'extrême justesse dans un train à destination de Poitiers, censé partir 2 minutes plus tard. Son frère l'accompagne, mais un troisième homme manque à l'appel. "On a sauté dans le train. Notre ami est arrivé 30 secondes plus tard", affirme le volleyeur à la barre. Le contrôleur du train, absent à l'audience, accuse le frère du prévenu d'avoir bloqué la porte du train. Le ton monte. La star du volley tricolore l'insulte puis lui donne un coup de poing, déclare-t-il dans sa déposition à la police. Le joueur, qui faisait la une de l'Equipe le jour des faits, lui a aussi lancé le quotidien au visage. "Plusieurs fois, (le contrôleur) nous a répété : +c'est toujours pareil avec vous+. Je lui ai répondu : +je ne suis pas un voyou+. Je voulais juste rentrer chez moi", s'est défendu Earvin Ngapeth, qui a nié avoir frappé l'agent de la SNCF mais a reconnu avoir été "très énervé".

Délibéré le 4 avril. "S'il n'y a pas eu de coup de poing, comment s'est-il fait une plaie de sept millimètres (à l'arcade droite) et une ecchymose autour de l’œil ?", l'a interrogé la présidente de la cour. La "condescendance se lit en filigrane de cette procédure", a remarqué la procureure, qui a également requis 3.000 euros d'amende et 1.000 euros pour entrave à la circulation de train. Pointant "énormément d'incohérences, de contradictions, même entre les autres agents", qui ont donné "quatre versions différentes" du coup porté au contrôleur, l'avocat de Earvin Ngapeth, Me Hugues Bouget, a de son côté demandé la relaxe pour son client. Le délibéré sera rendu le 4 avril.