Gaël Monfils a fait honneur face à Novak Djokovic à sa réputation de joueur hautement imprévisible : pour sa deuxième demi-finale en Grand Chelem, longtemps méconnaissable, énervant même, il s'est incliné (6-3, 6-2, 3-6, 6-2), vendredi à Flushing Meadows. En conférence de presse, le Français a pleinement assumé ses choix tactiques déroutants qui lui ont valu d'être hué brièvement par le public et très critiqué à la télé par John McEnroe
"Si être différent, c'est être non-professionnel, c'est dur". "Si pendant une heure et quart, il y a quelqu'un (McEnroe, NDLR) qui n'arrête pas de dire (aux téléspectateurs de la chaîne de télévision ESPN et aux spectateurs par le système de commentaire interne) que je ne suis pas professionnel, c'est dur. Forcément les gens ça les agace. Je suis désolé d'être différent, je suis différent. Et quand je prends 6-3 6-2 (en demi-finales à Toronto contre Djokovic, NDLR), j'ai envie de gagner. Je change de tactique, parce que quand je joue normalement, je me fais écraser. Quand je joue un peu différemment, il n'y a pas match, mais je gagne des jeux. Et si être différent, c'est être non-professionnel, c'est dur, quand on arrive en demi-finales d'un Grand Chelem."
"Pourquoi on me traite de non-professionnel en fait ?" Et Gaël Monfils de finir sa réponse par une série de questions, signe de son agacement : "Pourquoi on me traite de non-professionnel en fait ? Si d'être dans les 10 meilleurs du monde, c'est être non-professionnel ? Si de s'entraîner tous les jours, c'est être non-professionnel ? Si de prendre du plaisir sur le terrain même si on se fait malmener, c'est être non-professionnel ? Parce que je souris, que j'essaye de faire d'autres choses, et que je suis légèrement différent, pourquoi je serais non-professionnel".