S'il a choisi de faire l'impasse sur Roland-Garros, c'est bien pour une raison : préparer sa deuxième partie de saison, sur ses surfaces de prédilection. Alors forcément, Roger Federer arrive à Wimbledon en pleine forme. Après un début de saison 2017 "magique", où le Suisse de 35 ans a successivement remporté l'Open d'Australie, Indian Wells puis Miami, "Rodgeur" a une nouvelle fois impressionné il y a une semaine à Halle, sur gazon, torpillant le malheureux Alexander Zverev en moins d'une heure (6-1, 6-3). À tel point que le tournoi londonien, qui débute lundi, lui semble déjà promis. Qui peut vraiment l'empêcher de faire main basse sur son 19ème tournoi du Grand Chelem ?
Rafael Nadal : la confiance oui, mais après ?
Il est évidemment le rival n°1 du Bâlois. Cette saison, l'Espagnol a tout raflé sur terre battue : Monte-Carlo, Barcelone, Madrid et Roland-Garros ne lui ont pas résisté. De retour à la deuxième place mondiale, "Rafa" aborde le tournoi dans une dynamique plus que positive. Mais les zones d'ombres restent nombreuses. Son dernier match officiel sur gazon remonte à 2015, où il avait été éliminé au deuxième tour de Wimbledon par le fantasque Allemand Dustin Brown. Et s'il a préféré faire une croix sur le Queen's, c'est bien pour "reposer son corps". Pour battre Federer, ses genoux devront tenir jusqu'en finale.
Andy Murray : une hanche qui pose problème
Qui dit Wimbledon, dit forcément Andy Murray. À Londres, l'Écossais sera tête de série n°1 pour la première fois de sa carrière. Mais si le joueur de 30 ans, tenant du titre, a gagné 24 de ses 26 derniers matches sur la surface, il s'est incliné dès le premier tour au Queen's, face à l'Australien Jordan Thompson, 90ème joueur mondial. Pour garder sa couronne, il devra en tout cas soigner sa hanche. La douleur l'a empêché de participer vendredi au tournoi-exhibition de Hurlingham…
Novak Djokovic : pour remonter la pente
Il semble déjà loin, le temps où Novak Djokovic régnait sur le circuit d'une main de maître. En manque de confiance et de résultats, le Serbe a même évoqué une possible pause, après sa débâcle contre l’Autrichien Dominic Thiem en quart de finale de Roland-Garros. Pour la première fois depuis 2010, "Djoko" a même décidé de disputer le tournoi d'Eastbourne entre Roland et Wimbledon, histoire de se rassurer. Et cela a été le cas, puisque le n°4 mondial l'a emporté en finale contre Gaël Monfils (6-3, 6-4). À Londres, il n'a en tout cas plus rien à perdre. Cela sera-t-il suffisant pour autant ?
Milos Raonic : pour refaire le coup de l'année dernière
Finaliste l'an passé face à Murray, Milos Raonic a connu le même sort que le Britannique au tournoi du Queen's, où il est tombé dès le premier tour. Pas idéal à l'heure d'aborder Wimbledon. Mais le Canadien tentera de se rappeler aux bons souvenirs de 2016. Il avait en effet éliminé Roger Federer en demi-finales. Face à lui, le Suisse mène 9-3 mais a perdu ses deux derniers duels. Jamais deux sans trois ?
Alexander Zverev : pour prendre sa revanche
Renvoyé à ses études à Halle, le jeune Alexander Zverev (20 ans, 12ème mondial) reste un outsider sérieux du Suisse. Nul doute qu'il aura appris de cette défaite. S'il a glané le mois dernier son premier Masters 1000 à Rome, la marche semble en revanche encore un peu trop haute pour l'Allemand, qui n'a jamais fait mieux qu'un troisième tour en Grand Chelem.
Feliciano Lopez : à surveiller
Lui aussi pourrait poser des problèmes à Federer s'il venait à se dresser sur sa route. Car l'Espagnol est en grande forme. Vainqueur du Queen's, il a successivement écarté Stan Wawrinka, Jérémy Chardy, Tomas Berdych, Grigor Dimitrov, et Marin Cilic. Costaud.
Lucas Pouille : sur la bonne lancée
Et côté français, alors ? Au vu de la saison, la meilleure chance s'appelle Lucas Pouille. Quart de finaliste l'an passé, le n°15 au classement ATP a remporté son tout premier tournoi sur gazon à Stuttgart, le 18 juin dernier. À Wimbledon, il sera tête de série n°14.
Ces noms, Roger Federer les connaît bien. Et le Suisse a déjà prévenu : "Pour aller au bout de ce genre de tournoi, il faut de toute manière être en mesure de battre tout le monde".