Le tennis féminin espagnol avait fini par ne plus y croire. Quinze ans qu'une de ses représentantes n'avait pas disputé une finale d'un tournoi du Grand Chelem. Ce sera chose faite dimanche, avec Garbine Muguruza, qui a décroché jeudi son billet pour la finale de Wimbledon aux dépens de la Polonaise Agnieszka Radwanska (n°13). La tête de série n°20 du tournoi a battu la finaliste 2012 en trois manches (6-2, 3-6, 6-2). Avant ce Wimbledon, Muguruza, âgée de 21 ans, n'avait jamais fait mieux qu'un quart de finale en Grand Chelem (à Roland-Garros, en 2014 et 2015).
Une demi-finale décousue. Cette demi-finale s'est passée en trois temps : dans le premier, la native de Caracas, au Venezuela, a pris à la gorge son adversaire, en la breakant d'entrée avant de remporter la première manche sur le score de 6-2. Muguruza a poursuivi sur sa lancée en début de deuxième set pour mener rapidement 6-2, 3-1. Et puis, le trou noir : des frappes moins fermes, un jeu mois assuré et six jeux d'affilée concédés. Plus expérimentée, Radwanska, 26 ans, auteure de trois fautes directes seulement dans les deux derniers sets, a alors semblé inverser la tendance de cette demi-finale. Mais l'Espagnole, qui a tout fait dans ce match - les points gagnants (37 contre 14) et les fautes directes (21 contre 7) - a peu à peu retrouvé le fil de la partie. Elle a réussi le break à 3-2 pour mener 4-2. Elle a tenu cet avantage jusqu'au bout, concluant sur un dernier coup droit gagnant.
Muguruza s'était révélée l'an dernier en remportant le tournoi de Hobart - son seul trophée à ce jour - avant d'atteindre les quarts de finale à Roland-Garros quelques mois plus tard. Elle avait à l'époque été battue par la future vainqueure, la Russe Maria Sharapova, après avoir sorti l'Américaine Serena Williams au deuxième tour. Sharapova et Serena, Muguruza en retrouvera une des deux, dimanche, en finale.