Nommé officiellement lundi capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis, Yannick Noah a tenu sa première conférence de presse, mardi, à Roland-Garros. Dans la grande salle d'interview réservée traditionnellement aux joueurs du Grand Chelem parisien, pleine à craquer, l'ancien tennisman devenu chanteur a tenu un discours sobre, dépourvu d'effets de style. Et à la question de savoir s'il ne se sentait pas aujourd'hui trop éloigné du monde du tennis, il a répondu : "J'ai l'impression que je ne suis vraiment jamais parti".
Il a pris son temps. Capitaine en 1991 et 1992 puis de 1996 à 1998, Noah a expliqué qu'il avait pris son temps pour prendre sa décision. "Lorsque j'ai été contacté, ma réponse a été claire : il était hors de question de me relancer dans l'aventure sans avoir l'accord de tous les joueurs, d'où le délai." Le nouveau capitaine, qui succède à Arnaud Clément, démis de ses fonctions après une campagne 2015 stoppée en quarts de finale, a fait part de son "espoir fou" de remporter de nouveau la compétition.
Contacté "fin août". "Ca fait dix ans qu'on pleure de tristesse, or, notre objectif, c'est de faire pleurer les gens de joie", a expliqué Noah, qui est également revenu sur les conditions du départ de son prédécesseur. Après avoir rendu un hommage tout relatif à "La Clé" ("quelqu'un de valable" a-t-il considéré), le nouveau capitaine des Bleus, qui a expliqué avoir été contacté "fin août", a relevé : "Il n'y a pas de bon moyen de se séparer de quelqu'un, j'ai l'impression qu'on se noie dans des détails."
S'il n'a pas voulu préciser en quoi allait consister son travail pour remobiliser des joueurs touchés par l'élimination en quarts de finale mais également par la finale perdue à domicile en 2014, Noah a souligné qu'il n'était pas là pour l'image : "L'image, c'est la forme, le vrai truc, c'est ce qu'il y a dans le vestiaire, dans les rassemblements, dans les discussions, quand on est ensemble".
Yannick Noah : "Je sens que, derrière moi, j'ai une équipe motivée". #CoupeDavispic.twitter.com/MLOT1nkqdy
— Europe 1 (@Europe1) September 22, 2015
"Solidarité, esprit d'équipe, union sacrée." Interrogé sur un éventuel écart de générations avec les joueurs acuels – il a expliqué s'être entretenus avec eux : Simon, Monfils, Gasquet, Tsonga, mais aussi Benneteau, Mahut, Paire ou Pouille -, "Yann" a rassuré son monde : " Je n'ai pas senti de décalage avec eux après les premières conversations." Le dernier joueur français vainqueur d'un Majeur (Roland-Garros 1983) souhaite remettre des mots au cœur de la vie des Bleus : "Solidarité, esprit d'équipe, union sacrée". Il a ajouté qu'il n'y aurait pas de passe-droits comme il y a pu en avoir dans un passé récent.
"Je ne veux pas de contrat." En dépit de l'absence d'un joueur du Top 5 dans les rangs français et des années qui passent, Noah croit en une victoire possible de la France : "Je pense vraiment que si on donne le meilleur de nous-mêmes sur tous les moments qu'on passe ensemble... Si on fait ça, je pense sincèrement qu'on est capable de gagner." Noah, qui a insisté sur "l'urgence" de la situation, ne s'est pour autant pas donné de délai pour l'emporter : "Je ne veux pas de contrat, je ne veux rien signer, mais aller au bout, donner le maximum. On se verra à la fin de la saison 2015, si on y retourne ou si on n'y retourne pas". Noah, qui s'est également amusé de l'importance donnée à son âge, 55 ans, résumé le réel objectif de son retour : "Le but, c'est de donner du bonheur aux gens".