PODCAST - Depuis ses tout premiers pas sur un terrain de tennis, Yannick Noah vénère Arthur Ashe, un tennisman américain noir auquel il s’identifie. Lorsqu’en 1972 au Cameroun se présente par hasard l’occasion de le rencontrer, Yannick Noah, alors âgé de onze ans, ne veut pas laisser passer cette chance. Dans l’épisode 2 du podcast "Yannick Noah, entre vous et moi" au micro de Jacques Vendroux, il revient sur cette rencontre qui a scellé son destin, celui de futur champion de Roland-Garros.
"C'est un truc complètement improbable", confie Yannick Noah, dans le podcast "Yannick Noah, entre vous et moi ". En 1972, un groupe de tennismen professionnels, en tournée en Afrique, s’arrête à Yaoundé, au Cameroun, juste à côté du petit village d’Etoudi dans lequel vivent Yannick Noah et ses parents. Mieux, parmi ces champions, se trouve le célèbre Arthur Ashe, son idole de toujours, le seul joueur noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem. Yannick Noah raconte : "Je m'identifiais complètement à lui, mais de loin… Il est en Amérique. Je suis dans le bled, ici au Cameroun." Mais le destin s’en mêle…
Comme avec les autres enfants du club de tennis local avant lui, Arthur Ashe échange ce jour-là quelques balles avec Yannick Noah. Immédiatement, le tennisman professionnel est surpris de découvrir le talent de ce garçon de 11 ans. Yannick Noah est déjà, à l’époque, certainement le joueur le plus doué de son âge en Afrique. Avant de partir, Arthur Ashe, qui pressent son potentiel, offre à Yannick Noah sa raquette.
A ce moment-là, Yannick Noah est "dans le cosmos"... Mais il est aussi frustré. Car dans le feu de l’action, il n’a pas eu le temps de demander à Arthur Ashe de lui signer le poster qu’il a de lui dans sa chambre d’enfant. Du haut de ses onze ans, Yannick Noah est déjà prêt à tout pour atteindre son objectif.
Dans le podcast "Yannick Noah, entre vous et moi", il raconte encore : "J'avais entendu dire que son avion décollait à 7h45. Il faut savoir que du village d’Etoudi à l’aéroport, c'est une petite heure." Le garçon décide de tenter le tout pour le tout. Il reste debout toute la nuit, puis court réveiller son père à six heures tapantes. "Papa avait fait la fête, il est fracassé… Et je lui demande : ‘Papa, est-ce que tu peux m’amener à l’aéroport parce que j’ai pas mon poster signé ?’ Et là, mon papa est merveilleux, il me dit : ‘Attends, je mets un survet’."
Yannick Noah arrive à sept heures à l’aéroport de Yaoundé. "Quand [Arthur Ashe et les autres joueurs pros] arrivent, j’imagine qu’ils sont fatigués, ils ont fait la fête et tout. Et la première chose que lui me dit, c’est : ‘Encore toi?’" Pour seule explication, Yannick Noah tend son poster au champion américain, qui le signe et lui serre la main en lui souhaitant bonne chance pour la suite...
De retour dans sa chambre ce jour-là, Yannick pose le poster sur son lit. Le lendemain, son oncle lui demande s’il a vu ce qu’Arthur Ashe a écrit pour lui, comme dédicace. "Mais moi je ne sais pas, c’est en anglais", explique Yannick Noah. C’est son oncle qui lui révèle finalement le message que lui a laissé son héros : "Pour Yannick. J’espère que je vais te retrouver à Wimbledon."
Pour écouter en intégralité le récit intime et rare de Yannick Noah sur les moments les plus forts de sa vie, retrouvez le podcast “Yannick Noah, entre vous et moi” produit par Europe 1 Studio sur votre plateforme d’écoute préférée .
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