Les enchères pour les premières fréquences de la 5G sont lancées mardi, avec un déploiement des premiers forfaits à la fin de l'année. Invité d'Europe 1, Guy Pujolle souligne l'existence d'un risque vis-à-vis de la sécurité des données. Pour ce spécialiste international des réseaux, Huawei pourrait largement tirer son épingle du jeu.
Un pas considérable pour la 5G sera franchi mardi, avec le lancement des premières enchères pour l'attribution des fréquences de cette technologie. Dans le même temps, les débats continuent d'être virulents entre partisans et opposants. Et selon Guy Pujolle, spécialiste international des réseaux, la sécurité est l'un des thèmes sur lesquels ces controverses sont les plus légitimes. "Pour moi, c'est le point sur lequel on pourrait avoir des discussions", souligne-t-il au micro Europe 1 de Patrick Cohen, lundi.
Les données, nouveau pétrole
"C'est un environnement par lequel vont transiter absolument toutes les données", explique l'informaticien, auteur de Faut-il avoir peur de la 5G ? Tout savoir sur le réseau de demain (éditions Larousse). "Derrière, des centres de données vont les capter et éventuellement les utiliser."
Et comme "les données sont un peu le pétrole du 21e siècle", il est logique de voir "celui qui a beaucoup de données et qui les exploite gagner beaucoup d'argent", rappelle Guy Pujolle. Le spécialiste y voit "potentiellement un risque important" en termes de sécurité des données au niveau mondial.
Huawei au cœur de la tempête
Dans ce contexte où chaque pays tente de sécuriser ses infrastructures de télécommunications, il est un fabricant qui possède "une longueur d'avance" : Huawei. L'industriel chinois a défini de nombreuses normes et déposé une grande quantité de brevets relatifs à cette technologie. "L'implantation de centres Huawei permettrait à la Chine de récupérer ces fameuses données", insiste l'informaticien.
Pour autant, dresser le tableau d'une technologie occidentale vertueuse par nature face à des technologies chinoises forcément pernicieuses n'est pas très pertinent, explique Guy Pujolle : "Tous les constructeurs sans exception ont des portes dérobées", répond-il à propos de la trop grande proximité entre proximité entre Huawei et l'État chinois. "Aujourd'hui, l'espionnage est à 90% américain car c'est du matériel américain. Les Américains ne veulent pas voir leurs infrastructures remplacées par du matériel chinois, ce qui est le cas."