On lui a souvent donné le nom de "quatrième opérateur". Mais avec la redistribution des cartes, notamment la fusion entre SFR et Numéricable, c'est désormais la troisième place du classement des opérateurs mobiles que Free Mobile occupe dans l'Hexagone, d'après le dernier comptage d'abonnés datant de vendredi dernier. Avec 10,5 millions d'utilisateurs de ses forfaits mobile, l'entreprise de Xavier Niel dépasse ainsi Bouygues Telecom, quatrième du marché avec 10,3 millions d'abonnés.
Plus de "recrutements" au dernier trimestre... Si Free Mobile devance son concurrent direct, c'est grâce à un dernier trimestre (le premier de l'année 2015) particulièrement dynamique en matière de nouveaux arrivants. Le groupe Iliad, maison-mère de Free, a ainsi recensé 420.000 nouveaux abonnés sur cette période, passant à 10,525 millions d'utilisateurs pour les forfaits mobiles. De son côté, Bouygues Telecom a "recruté" 197.000 nouveaux abonnés sur les trois premiers mois de l'année, pour un total de 10,327 millions d'abonnés.
... mais sans compter les clients prépayés. Pourtant, le "trublion du Web" ne fanfaronne pas face à ces chiffres plutôt flatteurs. Il faut dire qu'il reste (encore) une petite marche à gravir pour réellement occuper la place de quatrième opérateur mobile, en termes de clients globaux. Car ces chiffres ne concernent "que" les clients abonnés aux forfaits "classiques", excluant les forfaits prépayés. Bouygues Telecom compterait ainsi, en incluant cette dernière catégorie, 11,1 millions d'abonnés.
Grâce à la fusion SFR-Numericable ? Ces résultats ne peuvent être totalement étrangers à la fusion, opérée mi-2014, entre SFR et Numericable. Le nouveau groupe, sous la direction de Patrick Drahi, a ainsi perdu 444.000 abonnés mobiles sur le seul premier trimestre. Parmi ces abonnés, 300.000 concernent des forfaits mobiles. "SFR nourrit tous les opérateurs", a confié un opérateur aux Échos. "Les clients vont chez Bouygues Telecom et Orange pour la qualité de réseau, et chez Free pour le prix", ajoute cette source. Cette stratégie semble porter ses fruits pour Free, qui va devoir convertir ses abonnés entrée de gamme (le forfait à 2 euros) en utilisateurs "haut de gamme" (forfait à 19,99 euros par mois).