L'INFO. Apple et Samsung se sont aimés…avant de se déchirer devant les tribunaux. Au point que leur union touche aujourd'hui à sa fin. La marque américaine a en effet conclu un accord avec le numéro un mondial des semi-conducteurs, le Taïwanais TSMC, selon le Wall Street Journal de lundi. C'est la première fois que la firme californienne trouve un partenaire autre que Samsung pour la conception de semi-conducteurs destinés à son iPhone. Un pas de plus vers la fin de la dépendance d'Apple vis-à-vis de son concurrent principal. Chronique d'un divorce annoncé.
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Apple et Samsung, partenaires de longue date… Le Coréen est le fournisseur privilégié du géant américain pour les semi-conducteurs de l'iPhone ainsi que pour les écrans des iPhone et iPad. Dans cette optique d'indépendance vis-à-vis de Samsung, Apple était déjà parvenu ses derniers mois à réduire ses commandes pour les écrans de l'iPhone, également conçus par Samsung. Cette fois, c'est sur le contrat de conception des semi-conducteurs qu'Apple est revenu. Et l'ampleur du partenariat entre les deux géants est de taille : selon l'analyste spécialisé Mark Newsman, le montant des commandes de l'entreprise californienne auprès du numéro un mondial des smartphones s'élevait à dix milliards de dollars (environ 7,6 milliards d'euros) en 2012.
…mais plus pour longtemps. Avec ce nouveau partenariat conclu entre TSMC et Apple, qui ne devrait pas débuter avant 2014 selon le WSJ, c'est une manne financière estimée à 5 milliards d'euros (environ 3,8 milliards d'euros) qui s'envole pour Samsung, soit presque 12% du montant total de ses ventes de composants en 2012 (59,13 milliards de dollars). Un véritable coup dur financier, malgré l'excellente santé financière du géant coréen : Samsung, détenteur de 34% des parts de marché de la téléphonie mobile au premier trimestre 2013, a annoncé un bénéfice net en hausse de 41,6% à 4,9 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année. Dans le même temps, Apple affichait un bénéfice net de 7,3 milliards d'euros, mais en recul pour la première fois depuis dix ans.
De procès en procès. Au-delà des résultats financiers, les deux géants de la High-Tech s'affrontent également devant les tribunaux. Dernier épisode en date : Samsung est parvenu à faire interdire l'importation des iPhone 3G, 3GS et 4 aux États-Unis, l'International Trade Commission (ITC, en charge du commerce international sur le territoire américain) ayant estimé que ces terminaux violaient des brevets déposés par le Coréen. En août 2012, Apple avait remporté une victoire d'envergure contre Samsung en obtenant sa condamnation à une amende de plus de 700 millions de dollars (environ 540 millions d'euros) pour six brevets technologiques entravés par le Coréen.
Une manière d'atteindre Google ? Au-delà de l'enjeu concurrentiel, c'est une bataille d'image que se livrent les deux marques. À travers Samsung, c'est un autre géant qu'Apple viserait : Google. Android, le système d'exploitation mobile du moteur de recherche, c'est près de 75% du parc de téléphones vendus au cours du premier trimestre 2013. Apple, de son côté, représente seulement 18,2% de ce secteur, selon le cabinet Gartner.
En mettant fin au partenariat concernant les semi-conducteurs, la marque à la pomme vise Samsung, qui a fabriqué 41% des smartphones Android commercialisés sur la même période. Mais Samsung a déjà pris les devants en se désolidarisant progressivement d'Android, préférant tout miser sur son propre système d'exploitation pour mobiles, Tizen. Le premier modèle de smartphone sous Tizen devrait par ailleurs paraître au mois d'août dixit Bloomberg. Une façon d'éviter de se retrouver au cœur de la bataille que se livrent Google et Apple ?
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