Un brevet pour s'attaquer aux conversations privées. Une semaine après avoir présenté son plan de lutte contre la pédopornographie, Google aurait en tête d'éradiquer les grossièretés et la nudité de ses services. Un brevet déposé le 14 novembre dernier par le géant américain vise les comportements "déviants" des discussions en ligne, notamment au sein de sa messagerie instantanée Hangouts. Explications.
C'est quoi Hangouts ? Fusion de deux applications (Gtalk et Hangouts), Hangouts est une messagerie instantanée en ligne : on peut y échanger des messages texte ou bien discuter par chat vidéo. Gratuite, l'application est disponible à la fois sur ordinateur, via un programme à télécharger, et sur smartphones (iPhone ou Android).
Que dit le brevet ? Repéré par le site spécialisé Numérama, le dernier brevet technologique déposé par Google décrit un procédé capable de bloquer automatiquement, après un certain nombre d'avertissements, les comportements "déviants" : nudité, violence, grossièreté ou même la violation des droits d'auteur.
Concrètement, si ce brevet était intégré aux services Google, le géant américain pourrait suspendre une conversation entre deux internautes qui écouteraient de la musique (non libre de droit) en arrière-plan. Ou encore si ceux-ci échangent des gros mots, même sans aucune animosité. Même chose si une participante décide de se mettre à nue durant une conversation privée. En dernier recours, Google envisage de couper l'intégralité de la visioconférence, d'exclure la personne fautive, et même "de la ficher pour l'empêcher de participer plus tard à d'autres vidéoconférences", explique le portail Numérama.
Comment Google se justifie. Dans le descriptif de son brevet, Google avance deux arguments : il ne veut pas froisser les annonceurs des publicités qu'elle compte mettre en place dans un avenir proche, et explique d'autre part sa volonté de "prévenir sa responsabilité juridique d'hébergeur" pour les contenus diffusés en direct, comme c'est le cas notamment pour Hangouts. Quitte à s'attaquer à leur liberté d'expression en ligne.