Tandis que le gouvernement doit dévoiler des mesures pour renforcer le contrôle d'Internet dans les jours à venir, les contenus illégaux se sont multipliés depuis les récents attentats qui ont touché la France. Google a ainsi reconnu mardi que plusieurs vidéos "illégales" en lien avec les attentats avaient été effacées sur YouTube, le week-end dernier, suite à des demandes des autorités. Pourtant, la vidéo montrant l'exécution du policier Ahmed Merabet, le 7 janvier devant Charlie Hebdo, est restée six jours en ligne sur YouTube, affirmait jeudi Le Point.
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Supprimées "le plus rapidement possible". Le patron de Google France Nick Leeder a détaillé le dispositif mis en place par YouTube le week-end des 10 et 11 janvier. "On a eu quelques demandes ce weekend", de la part des autorités françaises pour "supprimer des vidéos illégales" liées aux attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Casher de la Porte de Vincennes. Des séquences supprimées 'le plus rapidement possible" de YouTube, a détaillé Nick Leeder sur France Info, sans préciser de quelles vidéos il s'agissait. "On travaille toujours avec les forces publiques concernant la sécurité et un dispositif spécial a été mis en place pour les aider la semaine dernière", a ajouté le responsable français de la firme californienne.
La vidéo du policier exécuté est restée six jours. Malgré ces déclarations du patron de Google France, nos confrères du Point affirmait jeudi que la vidéo montrant l'exécution d'Ahmed Merabet, le 7 janvier devant Charlie Hebdo, est restée six jours en ligne après sa publication. La séquence aurait ainsi été vue 2,2 millions de fois, montrant ainsi les failles du dispositif mis en place par YouTube.
Quelles sont les règles appliquées par YouTube ? "Nous avons notre propre politique de contrôle des contenus", a tenu à préciser Nick Leeder. Mais ce week-end, YouTube a été particulièrement sollicité pour "des demandes précises sur des vidéos illégales". "Lorsqu'il y a des choses qui ne correspondent pas à la politique (de YouTube, Ndlr), comme l'incitation au terrorisme, (ses) équipes les suppriment automatiquement", a développé le patron de Google France. "Il fallait trouver le bon équilibre entre la surveillance pour la protection des gens et la liberté d'expression", a-t-il reconnu.
Vers un changement de la politique d'utilisation du site ? Suite aux attentats qui ont fait 17 morts, le Premier ministre Manuel Valls a demandé mardi au ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve des propositions "dans les huit jours" concernant "Internet et les réseaux sociaux, plus que jamais utilisés pour l'embrigadement, la mise en contact et l'acquisition de techniques permettant de passer à l'acte". Nick Leeder n'a pas balayé une éventuelle modification de la politique d'utilisation de YouTube dans les mois à venir. "Le débat commence en France, nous verrons s'il y a des changements et s'il y a un changement dans la loi, nous la suivrons", a-t-il résumé.
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Invitée de Thomas Sotto mercredi matin, Andrienne Charmet, porte-parole du collectif La Quadrature du Net, expliquait le vrai rôle d'Internet dans la radicalisation de certains jeunes :
Comme en décembre dernier. Comme le rappelle le site spécialisé 01Net, ce n'est pas la première fois que Google accède à ce type de requêtes. En décembre 2014, à la demande des autorités autrichiennes, le géant américain avait retiré des vidéos dans lesquelles des victimes de la prise d'otages de Sydney relataient des demandes de leur ravisseur.