L'INFO. La "révolution" annoncée par Xavier Niel en janvier 2012 lors du lancement de Free Mobile a bien eu lieu, du moins économiquement. D'après une enquête que s'est procurée Europe1.fr, l'UFC-Que Choisir démontre que l'arrivée d'un quatrième opérateur sur le marché de la téléphonie mobile a fait économiser 6,83 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français. Entre autres bénéfices.
Des prix plus compétitifs. C'est le premier constat mis en lumière par l'association de consommateurs : "la politique tarifaire du quatrième opérateur a permis une baisse des prix bienvenue pour les consommateurs, qui ne sont plus confrontés à des tarifs plus élevés en France qu'à l'étranger". Ainsi, la facture moyenne d'un utilisateur français, fin 2011, était de près 25 euros hors taxe. Un chiffre tombé à 16,9 euros au quatrième trimestre 2013, soit une baisse de 30%. Sans Free et son forfait tout illimité à 19,99 euros, l'UFC-Que Choisir estime que la facture moyenne s'élèverait en 2014 à 22 euros (HT).
Plus de choix à l'heure de la 4G. Pour tenter d'endiguer la vague d'abonnés se tournant vers Free Mobile, les opérateurs ont misé sur la 4G, le très haut débit mobile. Si l'UFC-Que Choisir se félicite de la possibilité pour les consommateurs de "tester différents opérateurs" pour cette technologie, elle pointe cependant "des capacités d'accès hétérogènes offertes par les opérateurs". Comprenez un réseau 4G encore naissant, qui nécessite de comparer les réseaux près de chez soi avant de souscrire à l'offre la plus alléchante.
Une baisse de l'emploi non démontrée. De nombreux détracteurs ont regretté les pertes d'emplois liées à une concurrence accrue dans la téléphonie mobile, conséquence de l'arrivée de Free Mobile dans le secteur. Sans apporter de chiffres précis, l'enquête de l'UFC-Que Choisir dément à demi-mot un tel scénario : "les raisonnements sur l'emploi sectoriel doivent être maniés avec précaution et il est nécessaire d'intégrer les conséquences sur l'emploi global liées au surplus de pouvoir d'achat des consommateurs". Les Français ont gagné en pouvoir d'achat depuis 2012 et ont dépensé cet argent dans d'autres biens et services, ce qui a bénéficié à d'autres secteurs, souligne donc l'UFC-Que Choisir.
L'alerte d'un passage à trois opérateurs. L'association tire cependant la sonnette d'alarme : en cas de (re)passage à trois opérateurs - Bouygues Telecom et Free Mobile pourraient se rapprocher - l'UFC-Que Choisir craint une "restructuration du secteur" et souhaite "fixer toutes les conditions propre à la sauvegarde d'une intensité concurrentielle au service des consommateurs". À ce titre, l'enquête demande aux autorités de régulations (Arcep et Autorité de la concurrence) à une baisse des "tarifs de gros appliqués par les opérateurs aux MVNO (opérateurs secondaires exploitant le réseau de SFR, Orange et Bouygues Telecom, Ndlr) (…) afin que ces derniers puissent jouer le rôle d'agitateurs du marché".
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