En 2016 dans nos garages ? Google pourrait lancer des voitures sans chauffeur d'ici trois à cinq ans sur les routes. C'est le responsable du projet chez géant du Web, Anthony Levandoswki, qui l'a affirmé la semaine passée lors d'une conférence à Washington. Une commercialisation de tels prototypes pourrait ainsi avoir lieu dès 2016.
Comment ça marche ? Cinq outils sont indispensables au bon fonctionnement d'une voiture sans chauffeur :
- Un Lidar. Cette abréviation (ligh detection and ranging) désigne une technologie de mesure de distance par laser. Pour résumer, un signal est envoyé vers un objet et le temps de réponse du signal est transposé en distance. Pour la voiture Google, cela permet de mesurer et d'anticiper les différents obstacles qui peuvent entraver le chemin : un arbre, un trottoir, un autre véhicule ou un être humain par exemple.
- Une caméra pour enregistrer le tracé et le partager avec la base de données de Google.
- Des radars pour gérer la vitesse et les obstacles.
- Un récepteur GPS pour la géolocalisation.
- Des capteurs sur les roues motrices pour traduire les différentes informations en directions.
500.000 kilomètres parcourus, pas un accident. Actuellement, le système Google est installé sur huit modèles (six Toyota Prius, une Audi TT et une Lexus RX450h). Avant toute mise en circulation, chaque voiture parcourt, avec à son bord un conducteur en chair et en os, le trajet qu'il devra accomplir seul par la suite. Ces véhicules, dont les premiers modèles ont été dévoilés dès octobre 2010, ont déjà parcouru la bagatelle de 500.000 kilomètres. Et ce sans aucun incident.
À quoi ça sert ? L'objectif premier du projet était de s'attaquer aux trop nombreux accidents de la route. Mais à terme, cela devrait surtout servir à automatiser les transports de personnes. On peut ainsi imaginer des services de taxis pour parcourir des trajets courants : revenir de l'aéroport vers le centre ville, acheminer des employés tous les jours sur leur lieu de travail ou encore conduire un malade à l'hôpital.
D'autres constructeurs s'y intéressent. Lors du salon Consumer Electronic Show (CES) qui se déroulait en janvier dernier à Las Vegas, les constructeurs Lexus et Audi ont également effectué une démonstration de modèles similaires. Le modèle Lexus proposait un dispositif ressemblant aux Google Cars automatiques, mais visant à accompagner le conducteur plutôt que de le remplacer. Chez Audi, le concept d'A7 actuellement dans les tuyaux peut venir chercher son propriétaire dans certains lieux définis. Mais ces deux modèles ne sont encore qu'à l'état de prototypes.
Les experts tablent plutôt sur 2020. Des spécialistes fédéraux, aux États-Unis, se sont montrés sceptiques quant à la date de mise en circulation annoncée. Pour la National Highway Transportation Safety Administration (NHTSA), l'organisme en charge de la sécurité des transports nationaux, l'horizon 2020 semble plus crédible. En effet, de nombreux problèmes de sécurité demeurent : qui est responsable en cas d'accident ? Comment assurer un tel véhicule ? D'ailleurs, seuls deux États américains ont autorisé sa circulation jusqu'ici, le Nevada et la Californie. Enfin, le coût est également un frein à sa commercialisation : en tout, les pièces d'un tel prototype coûtent pas moins de 150.000 dollars (environ 111.000 euros).