L'INFO. On prend les même et on recommence. Samsung vs. Apple se sont retrouvés lundi devant les tribunaux pour un nouvel épisode de la guerre des brevets débutée en 2012. L'objet du litige ? Les fonctionnalités de deux de leurs smartphones respectifs, l'iPhone 5 et le Galaxy S3. Le montant exigé par la marque américaine ? 2,2 milliards de dollars (environ 1,58 milliard d'euros). L'arbitre ? La juge Lucy Koh, celle-là même qui a déjà assuré les procès précédents. Avec un invité surprise : Google. Europe1.fr vous donne les clés du match.
Ce qu'Apple reproche à Samsung. Le géant californien reproche à son meilleur ennemi de violer cinq de ses brevets maison. Ils concernent :
> Les liens "intelligents" : c'est par exemple une date dans un e-mail qui renvoie vers l'application calendrier de l'iPhone.
> La recherche universelle : la fonction recherche inclut aussi bien le contenu des e-mails, les contacts mais également les noms des applications.
> La synchronisation en arrière-plan : les applications continuent de fonctionner même si elles ne sont pas affichées sur l'écran du smartphone.
> Le "glisser pour déverrouiller" : pour sortir de l'écran de veille du smartphone, il faut faire glisser un doigt de la gauche vers la droite sur l'écran tactile.
> Le système de suggestion de mots : l'utilisateur écrit trois lettres et le smartphone suggère le mot complet le plus probable.
Dix appareils sont pointés du doigt par la firme à la pomme : les modèles Admire, Galaxy Note, Galaxy Note 2, Galaxy S2 (et deux de ses déclinaisons), Galaxy S3, Galaxy Tab 2 10.1, Galaxy Nexus et Stratosphere. Surtout, Apple reproche à Samsung d'avoir non seulement enfreint ses brevets mais d'avoir aussi cherché à copier délibérément l'iPhone. Pour la totalité des litiges évoqués, Apple réclame pas moins d'1,45 milliard d'euros pour les 37 millions d'appareils écoulés exploitant ces fameux brevets.
Comment Samsung compte se défendre. Le Coréen a déjà avancé ses pions pour répondre à Apple. Samsung a "appelé" à la barre huit appareils de son concurrent : les iPhone 4, 4S et 5, les iPad 2, 3 et 4, l'iPad mini ainsi que les iPod Touch de 4e et 5e génération. Côté brevets, deux technologies sont revendiquées par le numéro un mondial de la téléphonie mobile : une fonction d'organisation des menus pour l'appareil photo (racheté à Hitachi) et une autre qui concerne la fonction de transmission vidéo (racheté à Voice Over Cellular).
L'invité surprise : Google. D'après John Quinn, l'avocat du groupe coréen, Apple mènerait "une attaque contre Android", le système d'exploitation mobile de Google. "Apple essaye de limiter le choix des consommateurs et de gagner un avantage injuste sur Android de Google", a avancé le défenseur de Samsung. "Cette affaire ne concerne par Google. C'est Samsung, pas Google, qui a choisi de mettre ces fonctionnalités dans ses téléphones", a de son côté assuré mardi Harold McElhinny, avocat du groupe américain, aux jurés du tribunal de San José, en Californie.
Et maintenant ? Les deux parties ont vingt-cinq heures chacune pour exposer leur preuves, a expliqué la juge Koh. Les audiences auront lieu trois jours par semaine (lundi, mardi et vendredi) et le procès devrait durer environ deux mois.
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