L’Inde, le nouvel Eldorado des géants du web. Google est engagé dans la course et multiplie les partenariats locaux. La firme américaine a lancé lundi une plateforme de recherches en hindi, dans le cadre de l’Indian Language Internet Alliance (l’alliance internet de langue indienne).
C’est un énorme marché à conquérir. Sur une population totale de 1,2 milliard de personnes, seuls 243 millions d’Indiens utilisaient internet en 2013, à peine 20 % de la population. Le manque d’infrastructures numériques empêche de développer l’accès à internet. Mais de plus en plus d’Indiens habitant dans des zones reculées se procurent des smartphones à bas prix. La langue devient ensuite le second obstacle.
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L’hindi, principal moteur de Google. Selon des chiffres de l’UCLA (Université de Californie), 500 millions de personnes parlent l’hindi. 180 millions le parlent en langue maternelle et 300 millions comme une deuxième langue. Au total, 800 millions de personnes comprennent l’hindi dans le monde. Investir dans ce domaine permet à Google de toucher autant de nouveaux utilisateurs. "Pour atteindre notre objectif de 500 millions d’utilisateurs internet, nous devons rendre internet accessible à ceux qui ne parlent anglais", a déclaré Rajan Anandan, le directeur opérationnel de Google India. Seuls 200 millions d’Indiens sont anglophones dans le sous-continent.
La firme américaine a également l’intention de lancer un outil de recherche vocale et un clavier en hindi. En Inde, les claviers utilisent l’alphabet latin mais certains outils informatiques sont adaptés à l’alphabet hindi. "La transcription ne règle pas toujours le problème" du passage de l’alphabet latin à la langue hindi, reconnaît Amit Singhal, directeur de recherche à Google. Mais "nous avons les meilleurs technologies de traduction à Google et nous les utilisons désormais pour l’hindi", a-t-il annoncé.
Des obstacles. Pour autant, tous les Indiens ne parlent pas l’hindi. New Dehli reconnaît au total 22 langues. Avec son Indian Language Internet Alliance, qui regroupe des médias sous la houlette du gouvernement, Google vise particulièrement huit langues, dont le bengali (parlé à l’Est et au Bangladesh), le telougou (Sud-Est), le marathi (dans l’Etat de Bombay, à l’Ouest) et le tamoul (Sud).
Le site First Post rappelle que le rêve de Google se heurte à plusieurs difficultés qui vont ralentir ses ambitions. "A part quelques éminents journaux et chaînes de télévisions qui ont construit leur présence sur le net, le contenu est limité", écrit le site, qui craint en somme que le site Hindiweb ne prenne la forme d’une coquille vide. Le site d’informations note tout de même des progrès de la part du géant du web. First Post s’était agacé de l’accent indien pris par le service de reconnaissance vocal Google Now. Ce détail a été supprimé. "Google a compris que tous les Indiens ne parlent pas anglais avec un accent".