L'INFO. Avec 1,19 milliard d'utilisateurs dont 874 millions sur mobiles, Facebook est de loin le premier réseau social du monde. Mais depuis quelques mois le site de Mark Zuckerberg, passé de mode, serait fui par les adolescents, a révélé une étude réalisée par l'université américaine de Princeton. Et dans certains pays du monde, il est même massivement délaissé. En Russie, en Iran, en Chine en raison de censures mais également et de façon plus surprenante, au Japon ou encore au Brésil. Explication.
La censure persiste dans de nombreux pays. Lorsqu'un pays compte peu d'utilisateurs de Facebook, c'est d'abord en raison de restrictions gouvernementales. Ainsi, en Chine, les internautes n'ont tout simplement pas accès au réseau social. Pour y accéder, il faut passer par un "proxy", c'est-à-dire un leurre informatique faisant croire au réseau que l'utilisateur est basé en dehors de la Chine. Une technique peu répandue qui pourrait bientôt être abandonnée à Shanghai : la métropole chinoise va prochainement autoriser l'accès à Facebook afin que les étrangers s'y "sentent comme chez eux", précise le South China Morning Post.
L'Iran et le Pakistan bannissent, eux aussi, tout bonnement le portail de partage social. Dans d'autres pays, l'accès au réseau social est restreint. C'est notamment le cas au Bangladesh, où les images sont supprimées de Facebook lorsqu'elles sont jugées "blasphématoires". Autre cas de restriction : en Arabie Saoudite, tout compte doit être approuvé par la monarchie avant d'être mis en ligne. En revanche, en Birmanie, le gouvernement abolit peu à peu la censure depuis mars 2011. Enfin aux Philippines, Facebook et plus généralement Internet, sont surveillés et les "dérapages" menacés d'une lourde peine d'emprisonnement.
>> Dans d'autres pays, le manque de popularité de Facebook n'a rien à voir avec la censure.
En Russie, d'autres réseaux dominent. Si Facebook est accessible à tous en Russie, les internautes lui préfèrent deux portails : Vkontakte.ru (204 millions d'utilisateurs en mars 2013) et Odnoklassniki.ru (146 millions d'utilisateurs). Esthétiquement, ils s'inspirent fortement du site américain. Mais si les Russes préfèrent ces réseaux locaux, c'est en grande partie en raison de leur très large catalogue de contenus cinématographiques (films et séries TV) et musicaux disponibles gratuitement. Et en toute illégalité.
Au Japon, c'est Line le patron. Sur l'île asiatique, il n'est pas question de censure non plus. Mais les internautes préfèrent une application développée par les Japonais au lendemain de la catastrophe de Fukushima pour communiquer rapidement et facilement. Line reprend le principe de la messagerie instantanée de Facebook ainsi que les fonctionnalités vidéo de Skype, auxquels s'ajoutent de nombreux stickers virtuels dont raffolent les Nippons. L'application, disponible gratuitement sur la très grande majorité des smartphones mais également sur ordinateurs, a été adoptée par 47 millions d'internautes japonais (80% de la population) et comptait 300 millions d'utilisateurs dans le monde en octobre dernier.
Le Brésil la joue chauvin. Avec 76 millions d'utilisateurs (environ 38% de la population), le Brésil est l'un des pays où Facebook compte le plus d'adhérents. Pourtant, depuis quelques mois, le publicitaire brésilien Carlos Nascimento veut concurrencer le réseau social américain. Il a lancé début 2013 Mirtesnet, un réseau social qui reprend le même principe que le site de Mark Zuckerberg. Avec un certain succès puisque le portail comptait déjà un million d'utilisateurs après trois mois d'existence et enregistre plus de 8.000 inscriptions par jour. Et avec la Coupe du monde de football, qui se déroulera en juin 2014 au Brésil, ce chiffre pourrait bien exploser dans les mois à venir.
ÉTUDE - Facebook pourrait perdre 80% de ses utilisateurs d'ici 2017
PRIVÉ - Facebook espionne-t-il vos messages ?
POUR LES NULS - Un like, c'est quoi ?
NOUVEAU - Le bouton "J'aime pas" débarque