L'INFO. La NSA n'en finit plus de faire parler d'elle. Le Washington Post a révélé mercredi, en se basant sur des documents d'Edward Snowden, le modèle d'infiltration de l'agence nationale de sécurité américaine au sein des serveurs de Google et Yahoo!. Est-ce vraiment si compliqué ? Explications.
Nom de code "Muscular". Ce programme a pour but de surveiller les serveurs de Google et Yahoo!. Comment ? En s'infiltrant via l'infrastructure interne des groupes américains. Pour cela, la NSA ne va pas chercher directement dans les ordinateurs qui recueillent, stockent et organisent les données de ces deux géants, mais ponctionne ces informations lorsque celles-ci circulent, entre l'utilisateur et les serveurs informatiques.
Quelle différence par rapport à PRISM ? Le rapport PRISM, révélé par le Guardian suite à des documents d'Edward Snowden, mettait en lumière un système d'écoute et de surveillance à l'échelle mondiale mis en place par la NSA. Mais PRISM ne pouvait, en raison de limitations légales, s'appliquer sur le territoire américain. Muscular, qui lui sévit depuis l'étranger et donc en dehors de la juridiction supervisant les demandes de mandants autorisant la surveillance aux États-Unis, peut donc espionner aux USA en toute tranquilité.
Des centaines d'utilisateurs concernés. Selon le Washington Post, ils sont plusieurs centaines de milliers d'internautes concernés par cette "collecte" de données. Muscular aurait recueilli, entre le 9 décembre 2012 et le 9 janvier 2013, plus de 180 millions de nouveaux documents avec cette méthode. Il s'agit de "métadonnées, qui indiquent qui envoie ou reçoit un e-mail et quand". Ou encore "des contenus tels que des textes, des sons et des vidéos", dévoile le journal.
Du piratage pour Yahoo!. "Nous avons des contrôles stricts mis en place pour protéger la sécurité de nos centres de données, et nous n'avons pas donné accès à nos centres de données à la NSA ni à tout autre organisme gouvernemental", s'est offusqué un porte-parole de Yahoo! des agissements de la NSA. De son côté, Google, sans être au courant, soupçonnait déjà de telles méthodes. Le moteur de recherche s'est dit "troublé par les allégations selon lesquelles le gouvernement intercepterait le trafic entre [leurs] centres de données. Nous avons longtemps été préoccupés par la possibilité de ce type d'infiltration. C'est pourquoi, chez Google, nous continuons le travail de chiffrement". Enfin, la NSA a contesté les informations du Washington Post : "à ma connaissance, une telle activité n'a jamais eu lieu", a assuré mercredi le général Keith Alexander, chef de la NSA.
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