On sait Facebook très curieux de la façon dont ses utilisateurs naviguent au sein de son réseau social. La publicité en ligne est même son gagne-pain puisqu'elle représente plus de 90% de son chiffre d'affaire. Mais à en croire une récente étude belge, le site au 1,4 milliard d'utilisateurs traque également les internautes sur les autres portails, qu'ils soient connectés à Facebook ou non. Explications.
Ce que démontre l'étude. Les chercheurs de l'université de Leuven, en Belgique, ont publié un rapport sur les pratiques de Facebook en matière de collecte d'informations. D'après les résultats de leurs recherches, c'est le bouton "Like", présent sur plus de 13 millions de sites dans le monde, qu'il faut pointer du doigt : ce petit bouton intègre ce que l'on appelle des cookies, un outil de traçage en ligne qui enregistre les détails de la navigation de ses utilisateurs. Problème : "quand un utilisateur de Facebook se déconnecte, Facebook continue de le tracer avec des cookies", explique aussi le rapport. Encore plus grave : même les internautes ne disposant pas d'un compte Facebook sont concernés par ce suivi en ligne du réseau social : il suffit de consulter le site de Facebook, accessible sans inscription, pour que des cookies soient activés.
C'est quoi un cookie ? Un cookie est un petit fichier placé par un site Internet sur l'ordinateur d'un utilisateur pour collecter des données de navigation. L'écrasante majorité des portails en ligne utilisent des cookies.
C'est légal ? À en croire les auteurs du rapport, Facebook irait, avec ces pratiques, à l'encontre de la législation européenne. Voici ce que dit la loi : l'accord préalable d'un internaute (inscrit ou non) est impératif lorsqu'un site installe un cookie sur sa machine. En "suivant" les internautes, inscrits sur Facebook ou non, le réseau social enfreindrait donc la loi de l'UE.
Que répond Facebook ? L'entreprise dirigée par Mark Zuckerberg n'a pas tardé à réagir. Dans un communiqué, les dirigeants de Facebook ont regretté les "inexactitudes" de cette étude : "Les auteurs ne nous ont jamais contactés, ils n'ont jamais cherché à clarifier les hypothèses sur lesquelles ce rapport est fondé. Ils ne nous ont pas non plus invités à commenter ce rapport avant de le rendre public. (...) Nous avons proposé de rencontrer les auteurs pour leur expliquer en quoi ce rapport est incorrect, mais ils ont refusé de nous rencontrer". Les chercheurs de Leuven, eux, affirment l'inverse : "Jusqu'ici, nous n'avons pas été contactés par Facebook directement et n'avons pas reçu de demande de rendez-vous. Nous ne sommes pas étonnés que Facebook ait une vision différente de la façon d'appliquer les lois européennes sur la protection des données. Mais si Facebook pense que le rapport d'aujourd'hui contient des erreurs factuelles, nous serions heureux de recevoir toute remarque spécifique qu'il souhaiterait apporter", ont-ils précisé au Guardian.
Comment se débarrasser du "tracking" de Facebook ? D'après Le Monde, difficile d'échapper à ces cookies : le quotidien français affirme que pour faire le ménage dans sa navigation en ligne, il faut se rendre sur le site YourOnlineChoices.eu. Un portail sur lequel les cookies d'une centaine d'entreprises majeures sont détectés, à l'internaute de choisir ceux qu'il souhaite désactiver. Mais là encore, le rapport belge assure que Facebook placerait un cookie chez les personnes appliquant cette méthode.
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