David contre Goliath ? Ils s’appellent Afone, Auchan Télécom, Carrefour Interactive, Coriolis Télécom, Lebara, NRJ Mobile, Omea Télécom, Ortel Mobile et Transatel. L’arrivée du quatrième opérateur Free Mobile les a considérablement affaiblis. L’association Alternative Mobile, créée en 2007 et qui regroupe ces dix “petits opérateurs”, a donc saisi l’Autorité de la concurrence concernant le marché de la téléphonie mobile. Conclusion : le bilan de l’Autorité va dans leur sens : ils ne peuvent plus continuer à animer ce secteur comme ils l’ont fait dans le passé.
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Pourquoi l’entreprise de Xavier Niel est-elle pointée du doigt ? “En 2012, le lancement des offres de Free Mobile a constitué une rupture au niveau tarifaire et a amené les opérateurs de réseau à aligner progressivement le prix et les services de leurs propres offres low cost sur celles du dernier entrant sur le marché”, analyse l'Autorité dans un avis.
SFR, Bouygues Telecom et Orange également visés. Les trois autres opérateurs ne sont pas oubliés. “Les MVNO (opérateurs de téléphonie mobile exploitant le réseau d’un autre opérateur) ne semblent pas en mesure de reproduire [...] les offres low cost, en particulier celles à 19,99 euros actuellement proposées par les quatre opérateurs de réseau”, dixit l’Autorité de la concurrence. Concrètement, ce sont les forfaits déclinés RED (SFR), B&You (Bouygues Telecom) et Sosh (Orange), et donc Free Mobile, qui seraient responsables de la perte de vitesse des MVNO.
Les forfaits prépayés premiers touchés. Les clients abonnés à ce type d’offre ont massivement migré vers des offres de forfaits classiques, car moins chers et désormais plus complets. En effet, Free Mobile propose par exemple un forfait à 2 euros par mois comprenant deux heures d’appels et les SMS illimités. Un prix sur lequel aucun MVNO ne peut s’aligner.
La 4G futur nerf de la guerre ? Alors que SFR, Orange et Bouygues viennent tout juste ou sont sur le point de lancer leur offre de très haut débit mobile (4G), les petits opérateurs ont peur que cette avancée ne contribue à les écarter. “Certaines conditions techniques de leurs contrats ne leur permettent pas [...] de répliquer les offres de services haut de gamme que leurs opérateurs hôtes sont en train de lancer en s'appuyant sur la 4G”, regrette l’Autorité de la concurrence. Cette dernière demande donc au opérateurs de réseaux d’appliquer leurs engagements pris auprès de l’Autorité de Régulation des Communications électroniques et des postes (ARCEP) : que les MVNO bénéficient également de la possibilité de proposer la 4G, afin d’être sur un pied d’égalité..
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