L'INFO. Free Mobile sera-t-il à la traine sur la couverture de la 4G en France ? Le Conseil d'État a rejeté, le 12 juillet, la demande de l'opérateur qui voulait faire suspendre l'autorisation donnée à son concurrent Bouygues Telecom d'utiliser une fréquence 2G pour proposer la 4G. Décryptage.
La 4G, une question de fréquences. Trois bandes de fréquences ont été attribuées par l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, fin 2011, pour déployer la 4G en France.
> La fréquence 2.600 MHz est répartie comme entre les quatre opérateurs actuels : sur les 70 MHz disponible sur cette bande, 15 MHz sont attribués à Bouygues Telecom, 15 MHz à SFR, 20 MHz à Orange et 20 MHz à Free Mobile.
> La deuxième fréquence, de 800 MHz, correspond à la bande libérée par l'arrêt de la télévision hertzienne, en novembre 2011. Bouygues Telecom, SFR et Orange en "possèdent" chacun 10 MHz mais Free Mobile a obtenu le droit d'exploiter la fréquence de SFR pour cette bande.
> Enfin, la fréquence 1.800 MHz était exploitée jusqu'ici pour la 2G, c'est-à-dire la génération de débit mobile antérieure à la 3G. Le 15 mars dernier, l'ARCEP a autorisé Bouygues Telecom à utiliser cette fréquence pour faire passer la 4G. L'opérateur, qui possède de très nombreuses antennes 1.800 MHz, pourra se servir de ce dispositif pour son déploiement, dès le 1er octobre. Mais Free Mobile ne le voyait pas de cet œil, craignant une concurrence déloyale.
Free Mobile se pose en victime. Le quatrième opérateur, qui annonçait en avril dernier au micro d'Europe 1 préparer une surprise à propos du très haut débit mobile, pourrait donc retarder le déploiement de son propre réseau 4G. Avec le déploiement accéléré de Bouygues Telecom, la société de Xavier Niel dénonce "des effets anticoncurrentiels affectant durablement la structure du marché" de la 4G, selon le journal La Tribune. Free Mobile estime, suite à cette décision, ne pas pouvoir égaler le réseau 4G de Bouygues Telecom "avant, au mieux, le 1er juillet 2015". L'opérateur né en janvier 2012, dénonce même la fréquence accordée à son concurrent Bouygues comme une opération qui ne vise "qu'à retarder son entrée sur le marché".
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