Le géant américain Google continue de voir affluer les demandes de retrait de liens sur Internet au nom du "droit à l'oubli" prescrit par la justice européenne, mais dit avoir des difficultés à les évaluer faute de lignes directrices claires.
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La France en tête. Suite à une décision de la Cour de justice européenne de Luxembourg, qui a estimé que les particuliers avaient le droit de faire supprimer de ses résultats de recherche les liens vers des pages comportant des informations personnelles périmées ou inexactes, Google a mis en ligne un formulaire à cet effet sur ses sites européens depuis fin mai.
Dans une lettre qu'il a adressée jeudi au Comité article 29, réunissant les organismes européens de protection des données comme la CNIL française, Google dit avoir reçu au 18 juillet plus de 91.000 demandes pour supprimer un total de 328.000 liens. Un précédent décompte fin juin faisait état de 70.000 demandes.
La plus grande partie vient de la France (17.500 demandes) et de l'Allemagne (16.500), suivies du Royaume-Uni (12.000), de l'Espagne (8.000) et de l'Italie (7.500), détaille le groupe.
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53% des liens retirés. Google dit avoir retiré 53% des liens concernés sur ses sites européens (ils continuent d'apparaître sur ses sites américains ou d'autres régions du monde où la législation européenne ne s'applique pas), mais reconnaît des difficultés pour évaluer la validité des demandes.
"Certaines demandes s'avèrent être faites avec des informations fausses ou inexactes", écrit Peter Fleischer, en charge des questions de données privées chez Google. "Même si les demandeurs nous fournissent des informations justes, ils peuvent, et c'est compréhensible, éviter de nous fournir des faits qui ne sont pas en leur faveur."
Et de citer par exemple une personne demandant de retirer les liens vers des informations sur un délit commis alors qu'elle était mineure, en omettant de signaler qu'elle a été condamnée à l'âge adulte pour des faits similaires, ou ne précisant pas qu'elle est une personnalité publique.
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Microsoft s’y met aussi. Le groupe américain en profite pour demander l'avis des régulateurs sur une série de problèmes. Il s'interroge sur la manière de faire la différence entre ce qui est ou non dans l'intérêt public, sur le traitement des informations liées à des personnes publiques ou sur les mises en ligne par des gouvernements.
Microsoft avait suivi les traces de Google en commençant début juillet à laisser les internautes européens demander le retrait d'informations les concernant dans les résultats de son moteur de recherche Bing.