L’innovation. La 3D n'en finit plus de faire forte impression. Après l’armement et l’aéronautique, cette technologie est désormais utilisée en médecine pour créer prothèses et implants. Une possibilité qui n’a pas échappé à Mick Ebeling, dirigeant de Not Impossible Labs, une entreprise décrite comme une "start-up à but non-lucratif". Cet Américain propose de fournir aux civils amputés des prothèses confectionnées grâce à une imprimante 3D.
Mutilé à 14 ans. En 2012, quand le chef d’entreprise ouvre le célèbre magazine Time, confortablement installé dans son appartement de Los Angeles, il est loin de se douter que la lecture d’un article va l’envoyer à l’autre bout du monde. C’est pourtant ce qui va se passer. Le Californien s’émeut ainsi à la lecture d’un reportage sur la vie des civils en plein conflit au Sud-Soudan. Au fil des lignes, Mick Ebeling prend conscience du quotidien des habitants du 193eme Etat reconnu par l’ONU. Bombardements et mines antipersonnel n’épargnent pas les civils comme Daniel Omar. A 14 ans, ce jeune homme a eu les mains arrachées par une explosion. Interviewé par Time, l'adolescent confie qu’il aurait "préféré mourir plutôt que de devenir un tel fardeau" pour sa famille.
Il a changé sa vie avec 70 euros. Décidé à proposer son aide à Daniel Omar, Mick Ebeling part alors au Sud-Soudan, raconte le site du Guardian qui s'intéresse lundi à son projet. Dans ses valises, plusieurs imprimantes 3D, des câbles et des batteries. Tout le matériel nécessaire à la réalisation de son projet baptisé "Daniel". Mais, à l'époque, Mick Ebeling n'est pas du tout certain de retrouver la trace de celui qui l'a tant ému. Le jeune Sud-soudanais a désormais 16 ans, et vit quelque part entre le camp de réfugiés de Yida et les monts Nuba, une région agitée par le conflit. Mick Ebeling parvient à le retrouver et lui confectionne alors une prothèse avec l’aide du docteur Tom Catena, seul médecin à des kilomètres à la ronde. Coût de l'opération : 70 euros seulement.
Une prothèse par semaine. Mick Ebeling est depuis retourné à Los Angeles, mais le Californien n’en a pas terminé avec son projet. Sur place, il est resté en contact avec huit personnes qui continuent à imprimer une prothèse par semaine. Dans l’espoir de développer cette pratique et de porter assistance aux 50.000 personnes touchées par les mines antipersonnelles dans le pays. L’ONU estime que plusieurs millions de ces explosifs sont encore enfouis dans le sol sud-soudanais.