Nouveau scandale en vue pour la NSA. Le 10 juin dernier, l'ancien agent secret de la NSA Edward Snowden révélait un vaste programme américain de surveillance des communications. En cause, un système d'écoutes téléphoniques et d'e-mails privés interceptés. Depuis, les révélations dans ce l'on appelle désormais l'affaire Prism se succèdent sur les méthodes de l'agence américaine de renseignement. Et cette fois-ci, selon des données publiées lundi par le Washington Post, la NSA récolterait également des centaines de millions de listes de contacts provenant d'e-mails ou de messageries instantanées.
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Un demi-million de contacts par jour. Les chiffres révélés par le Washington Post ont de quoi faire trembler : en une seule journée, en 2012, la NSA a intercepté 444.743 listes de contacts depuis la messagerie en ligne Yahoo!, 82.857 provenant de Facebook et 33.697 du côté de Gmail, la boîte aux lettres électronique de Google. Sur une année, cela correspond à 250 millions de contacts e-mails récupérés. Soit des millions voire des dizaines de millions d'Américains concernés, comme l'ont confirmé au quotidien deux hauts responsables du renseignement américain.
Quelles informations ont été récoltées ? Outre les adresses e-mails, l'agence de renseignement aurait récupéré des numéros de téléphones, des adresses postales, des informations économiques ou familiales et même parfois les premières lignes de messages instantanés.
Des informations "interceptées" et non "dérobées". Pour récupérer ces données, la NSA a intercepté ces listes de contacts "au vol", c'est-à-dire au cours de leur transmission entre deux internautes. Et non directement sur les serveurs des entreprises hébergeant la messagerie en ligne ou instantanée. Si l'agence américaine de renseignement avait fait appel à cette dernière méthode, elle aurait été tenue de demander l'autorisation de Yahoo!, Google et autres Facebook. Enfin, si cette affaire concerne bien les internautes américains, le journal dévoile que ces interceptions ont eu lieu "partout dans le monde" sauf aux États-Unis. Ce qui décharge les géants du Web précités de toute responsabilité. Interrogés par le Washington Post, les Google & Co ont d'ailleurs démenti toute connaissance de cette pratique.
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