La NSA aurait implanté 50.000 malwares dans le monde

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Nouvelles révélations dans l'affaire Snowden : l'espionnage américain aurait infiltré de nombreux ordinateurs du globe.

Une section dédiée aux malwares à la NSA. C'est un document provenant d'une présentation interne de la NSA et publié lundi par le quotidien néerlandais NRC qui dévoile le pot aux roses : l'agence américaine de renseignement, pointée du doigt ces derniers mois pour ses pratiques d'espionnage, dispose d'une section spéciale baptisée Tailored Access Operations (TAO), chargée d'implanter et d'utiliser des malwares dans le monde entier. Au total, ce sont 50.000 programmes malveillants s'installant à l'insu de leurs utilisateurs qui auraient été implantés dans le monde entier. Pour quoi faire ? Quels sont les pays visés ? Explications.

C'est quoi un malware ? C'est un petit logiciel malveillant développé puis installé sur un ordinateur à l'insu de l'utilisateur. Il s'agit d'un terme générique réunissant de nombreuses attaques informatiques différentes : vers, virus ou encore chevaux de Troie. Les conséquences de l'installation d'un malware peuvent être multiples : impossible de lancer un autre programme, panne complète de l'ordinateur ou encore copie du contenu de celui-ci pour l'envoyer sur une autre machine distante. Pour éviter ce type d'attaques, certains antivirus "scannent" toutes les informations de nos ordinateurs pour repérer les intrus et tenter de les éradiquer. Mais ces logiciels ne suffisent pas toujours, comme le démontrent ces dernières révélations dans l'affaire Snowden.

Pour quoi faire ? Avec un tel dispositif, les États-Unis disposent d'un outil capable de prendre le contrôle de certains ordinateurs à distance et de récupérer des informations confidentielles. Mais ces dernières révélations ne précisent pas quelles étaient les cibles : particuliers, entreprises ou gouvernements.

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© NRC

Pourquoi certains pays sont-ils épargnés ? En observant la carte du monde qui accompagne les informations mises en lumière lundi, cinq pays apparaissent épargnés par cet outil d'espionnage global : le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, le Canada et l'Australie. La raison est simple : ces pays partagent déjà leurs informations avec les États-Unis.

En 2008 déjà, 20.000 malwares dévoilés. Ce n'est pas la première fois que la NSA est pointée du doigt pour une histoire de ce type : en 2008, le Washington Post évoquait déjà 20.000 malwares déployés par l'agence américaine sur la planète. Une technique utilisée par les services secrets américains depuis 1998, affirme même le journal NRC. La NSA n'a pas encore réagi à ces accusations, alors qu'Edward Snowden, l'ancien collaborateur de l'agence américaine à l'origine de la publication de ces documents, est actuellement réfugié en Russie.

 

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