La Cour de justice fédérale allemande a estimé mardi que la fonction du moteur de recherche Google qui permet une saisie semi-automatisée des recherches des internautes, peut porter préjudice aux particuliers et aux entreprises. La Cour, basée à Karlsruhe, a jugé que Google, en suggérant aux internautes des mots-clés qui revêtent parfois un sens négatif pour compléter leurs requêtes, pouvait porter atteinte aux droits des personnes ou entités visées.
La haute juridiction allemande avait été saisie de la plainte d'une société de vente de compléments alimentaires et de produits cosmétiques basée en Allemagne et de son fondateur qui déploraient qu'en saisissant son nom sur la page allemande de Google, le moteur de recherche suggérait aux internautes d'associer les mots-clés "scientologie" et "escroquerie". Les mots associés aux noms des personnes ne sont pas choisis par Google mais apparaissent en fonction de la fréquence des recherches associées à ces noms par les utilisateurs du moteur de recherche, selon le géant américain. La Cour de justice fédérale n'a pas demandé à Google de modifier complètement son logiciel, jugeant que cette fonctionnalité de saisie semi-automatique pouvait avoir son utilité, mais a réclamé qu'elle la neutralise si des individus ou des entreprises le lui réclament au motif que cela leur porte préjudice.
En septembre, l'ex-épouse de l'ancien président allemand, Christian Wulff, avait aussi déposé plainte contre Google devant un tribunal de Hambourg, pour les mêmes raisons. L'ex-first lady se plaint que le moteur de recherche propose automatiquement les mots "prostituée" et "escort" quand on tape le nom de Bettina Wulff.