L'INFO. Le gouvernement canadien a-t-il mis son veto à la revente de BlackBerry ? L'ancien numéro un mondial de la téléphonie mobile, dont le siège est basé au Canada, a renoncé lundi à sa revente, alors que plusieurs grands noms avaient manifesté un intérêt pour son rachat. Une décision qui pourrait être liée à une question de sécurité nationale, selon le Globe and Mail. Explications.
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BlackBerry n'est plus à vendre. La date limite pour le dépôt d'offres de rachat de BlackBerry, en perte de vitesse depuis de longs mois sur le marché de la téléphonie mobile, expirait lundi. Contre toute attente, alors que le groupe disposait notamment d'une offre de reprise sérieuse, celui-ci a finalement renoncé à la vente de ses actifs et accepté de recevoir un milliard de dollars (environ 750 millions d'euros) de plusieurs investisseurs. Avant cette décision, de nombreux noms avaient été annoncés pour récupérer l'ancien fleuron canadien de la téléphonie mobile : Cisco, Google ou encore l'ancien fondateur du groupe Mike Lazaridis. Et le Chinois Lenovo, numéro un mondial de l'informatique, aurait même signé un accord confidentiel pour un rachat des activités de BlackBerry. Sans succès.
"Ne pas compromettre notre sécurité nationale". L'explication à ce revirement de situation pourrait se trouver du côté du gouvernement canadien. Réagissant aux affirmations du Globe And Mail, un porte-parole du gouvernement canadien a expliqué lundi : "le Canada est ouvert à l'investissement étranger et de la Chine en particulier, mais cela ne doit pas se faire au prix de la compromission de notre sécurité nationale". Selon le Globe And Mail, le Canada aurait ainsi invoqué plusieurs éléments relatifs à la sécurité nationale pour ne pas approuver la transaction avec une entité étrangère, notamment chinoise. Le groupe canadien, qui a commercialisé des millions de terminaux mobiles sécurisés, aurait collaboré avec le gouvernement pour la gestion d'infrastructures réseaux dans le pays.
En 2010, BlackBerry était "trop sécurisé". La sécurité de ses terminaux a longtemps été la clé du succès pour BlackBerry. Mais ça a également été un frein à son développement dans certains pays, comme en Arabie Saoudite, aux Emirats arabes unis ou encore en Inde. En effet, ces pays avaient annoncé en 2010 que la technologie proposée par la société RIM (ancien nom de BlackBerry) "constituait un problème pour [leur] gouvernement". Les serveurs sur lesquels étaient hébergées les informations des BlackBerry, situés à l'étranger, empêchaient par exemple l'Inde de surveiller le courrier électronique passant par les smartphones de la marque canadienne.
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