Surnommé "le Facebook du millionnaire", le très chic réseau social Asmallworld, en perte de vitesse ces dernières années, a décidé, pour se relancer, de bannir la publicité, de passer à un système d'abonnement et de réorienter son modèle vers le voyage et l'art de vivre.
Créé en 2004, la même année que Facebook, Asmallworld (ASW) s'était d'emblée démarqué par son côté sélectif en basant son modèle économique uniquement sur la publicité en cherchant à attirer les marques prestigieuses autour de ses membres triés sur le volet. Uniquement accessible sur invitation, ASW compte actuellement 850.000 membres mais était en déclin ces dernières années, selon ses dirigeants. "Le modèle était trop tourné vers la publicité et pas assez sur le consommateur et l'innovation", explique à l'AFP Sabine Heller, PDG du réseau social depuis 2010. "A l'heure où on ne voyage plus avec les guides", selon Sabine Heller, ASW veut se réorienter vers "le voyage" et "l'art de vivre", passer à un système d'abonnement et devenir plus sélectif.
ASW sera désormais limité à 250.000 membres, toujours "recrutés par leurs pairs", qui paieront une cotisation annuelle de 85 euros afin d'accéder à une série de "services et privilèges". A la différence de Facebook ou Twitter, qui comptent nombre de faux comptes ou de doublons, selon Sabine Heller, ASW aura une "base de membres totalement vérifiée grâce à sa structure payante".
ASW, qui se définit désormais plutôt comme un "club" que comme un "réseau social", propose notamment à ses membres la carte "The World's Finest Clubs", qui permet un accès VIP aux 120 discothèques les plus huppées de la planète, un service de transport depuis les aéroports de New York, Londres, Paris et Milan, et un séjour d'une semaine dans un hôtel cinq étoiles sur une île des Caraïbes, le tout gratuitement avec l'abonnement. Une application mobile doit permettre, grâce à la géolocalisation, de "faciliter la rencontre entre les membres" du réseau ASW, désormais basé à Zurich et dont la devise est "se sentir chez soi partout dans le monde".
"Notre objectif est démocratique. Il n'y a rien de plus ennuyeux qu'une soirée avec que des gens riches", explique à l'AFP le suisse Patrick Liotard-Vogt, héritier d'un des fondateurs du géant de l'alimentation Nestlé, devenu actionnaire majoritaire d'ASW. "Artistes, médecins, étudiants, il faut un bon mélange. Les consommateurs doivent comprendre que la qualité a un prix", conclut l'entrepreneur de 28 ans qui refuse l'appellation "Facebook du millionnaire" pour ASW.