Connaissez-vous cette espèce qui sévit nuit et jour, sans relâche, sans scrupules sur Internet ? On les appelle les "trolls" et ils pourrissent la vie, entre autres, des utilisateurs des réseaux sociaux. Un sujet qui tient particulièrement à coeur de Dick Costolo, patron de Twitter. Le PDG du réseau au petit oiseau bleu a ainsi reconnu, dans une lettre interne repérée par le site américain The Verge, la "nullité" de son entreprise à lutter contre le harcèlement en ligne.
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"Nous perdons des utilisateurs chaque jour". D'après les derniers résultats de son bilan trimestriel, Twitter est en dessous des prévisions concernant son nombre d'utilisateurs : les analystes prévoyaient 296 millions d'utilisateurs actifs mensuels, ils ne seraient "que" 288 millions fin 2014. Et pour Dick Costolo, l'explication est peut-être à trouver du côté des trolls : "Nous perdons des utilisateurs chaque jour parce que nous ne répondons pas de manière appropriée au trolling dont ils sont victimes chaque jour", a-t-il regretté.
"Je prends la responsabilité personnelle". Le patron de Twitter n'a pas souhaité se défiler et prend, dans la note interne que s'est procurée The Verge, la responsabilité de cet échec : "Permettez-moi de répéter que je prends la responsabilité personnelle pour ce manquement (...). Maintenant, nous allons régler le problème, et je vais m’assurer que les personnes travaillant nuit et jour sur ce sujet disposent des ressources dont ils ont besoin pour résoudre le problème". L'an passé, plusieurs célébrités ont quitté Twitter à la suite de messages agressifs : Zelda Williams (fille de l'acteur Robin Williams, décédé l'an passé) ou encore Benjamin Biolay ont ainsi jeté l'éponge.
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Et en France ? D'après un récent sondage, "40% des collégiens et lycéens français déclarent avoir été victimes de cyberviolence et 6% sont agressés de façon régulière", révèle Le Parisien vendredi. L'association "Initiative prévention de la haine" a présenté, dans l'édition du jour du quotidien, un label français pour justement chasser les insultes sur Internet. Intitulé "Respect Zone", il est illustré par un logo bleu montrant deux mains dessinant un coeur avec les doigts. Afficher ce logo sur Facebook ou sur Twitter revient à "s'engager à respecter une charte", explique le quotidien français : "J'enlève tout contenu cyberviolent, je le critique ou je le parodie. En tout cas, je m'en démarque", dévoile Le Parisien, qui précise que l'opérateur Free pourrait l'accoler au côté de son logo dans sa messagerie en ligne.