L'INFO. Mauvais timing pour KickStarter. Alors que le gouvernement français vient d'assouplir le financement participatif ou "crowfunding", la plus grande plateforme de levée de fonds en ligne a reconnu samedi dernier avoir été récemment piratée. Adresses e-mail, numéros de téléphone et mots de passe ont été corrompus mais aucune coordonnée bancaire n'aurait été dérobée, a tenté de rassurer le portail qui a déjà convaincu plus de 5,6 millions de personnes d'investir de l'argent depuis son lancement en 2009.
>> C'est quoi le "crowdfunding" ? Les Américains en sont fous, les Français ont commencé à l'adopter en 2013 : le "crowdfunding" ou financement participatif, est une expression décrivant les méthodes d'appel à un grand nombre de personnes pour financer un projet. Ledit projet est projeté sur une page Web, à l'aide de visuels, de vidéos, et un descriptif détaillé, puis un montant minimum de financement est fixé. Les internautes peuvent ensuite participer directement en ligne. Un dispositif qui a déjà permis la naissance d'une console de jeu Android, Ouya, qui a levé plus de 6 millions d'euros ou encore de la montre connectée Pebble (8 millions d'euros). Cette méthode connaît un essor depuis 2009, année de lancement de KickStarter, pour atteindre 78 millions d'euros levés en 2013 (trois fois plus qu'en 2012), d'après l'association pour le financement participatif de France. Parmi les grands noms du crowdfunding, on trouve My Major Company pour la musique, Ulule (leader en Europe) et donc KickStarter, plateforme référence aux États-Unis.
Des millions de mots de passe compromis. C'est la police américaine qui a averti KickStarter de son piratage, mercredi dernier. Des hackers ont récupéré les noms d'utilisateurs, adresses e-mail, numéros de téléphone et mots de passe de millions d'inscrits sur le site. Mais KickStarter s'est voulu rassurant dans son communiqué : les mots de passe étaient cryptés, donc inutilisables par les pirates. Surtout, les numéros de cartes bancaires seraient par ailleurs saufs et la brèche désormais comblée.
Quels risques pour les internautes ? Le Wall Street Journalse montre, lui, moins optimiste : le quotidien de référence confirme qu'aucune donnée bancaire n'a été piratée, mais s'inquiète d'une telle attaque contre un site de financement participatif. "Des hackers dotés de ces adresses e-mails, couplées aux informations personnelles récupérées sur le site KickStarter, pourront plus facilement lancer des attaques par 'phishing', afin de récupérer des informations plus sensibles", prévient le quotidien. Un seul conseil : si vous êtes inscrits sur KickStarter, mieux vaut changer votre mot de passe au plus vite.
La France déroule le tapis rouge au "crowdfunding". Le financement participatif en France pourrait attirer de nouveaux créateurs de start-up dès 2014. La ministre de l'Économie numérique Fleur Pellerin a profité du salon des entrepreneurs, vendredi dernier, pour annoncer son projet destiné à encadrer ce type de financement. Les start-up vont désormais pouvoir lever jusqu'à un million d'euros auprès des internautes sans avoir à rédiger de documents administratifs complexes, comme c'était le cas jusqu'ici. Mais le gouvernement françaisa tenu à placer quelques garde-fous : les particuliers ne pourront pas prêter plus de 1.000 euros par projets et les portails en question devront informer des risques de leur projet.
Pour Nicolas Barré, la France doit de nouveau draguer les investisseurs étrangers :
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