La consommation illicite de biens culturels sur internet est restée stable depuis octobre, 24% des consommateurs déclarant avoir eu de type de pratique, selon la troisième vague du baromètre de l'Hadopi publiée mercredi. En octobre 2012, lors de la précédente vague du baromètre, 22% des consommateurs de biens culturels dématérialisés déclaraient avoir des pratiques exclusivement ou en partie illicites, rappelle l'Hadopi.
Selon la nouvelle vague du baromètre, réalisée en fin avril-début mai, 76% des utilisateurs déclarent consommer des biens culturels dématérialisés de manière exclusivement licite, contre 78% en octobre 2012.La consommation licite exclusive concerne toujours davantage les livres (87%), les photos (87%) et les jeux vidéo (82%). La musique (76%), les séries (71%) et les films (68%) arrivent en queue de peloton. Dans un communiqué, le principal syndicat de producteurs de disques (Snep) s'inquiète d'ailleurs d'une "reprise" de la consommation illicite de musique, avec une hausse des usages déclarés au cours des derniers mois et une progression de la fréquentation des sites de "pair-à-pair"."Nul doute que les messages portés par certains quant à la pérennité du dispositif de réponse graduée, depuis la campagne présidentielle jusqu'aux commentaires du rapport Lescure ont entretenu le flou auprès des internautes", déplore le Snep.
Tout en "prenant acte" de l'abrogation mardi par décret de la coupure d'accès à internet en cas de téléchargement illégal, le Snep réclame "une politique volontariste à l'encontre des usages illicites" à travers "un cadre juridique protecteur des droits de propriété intellectuelle", des "amendes suffisamment dissuasives" et une "accélération de la lutte contre la contrefaçon commerciale".En cas de téléchargement illégal, "la réponse graduée va être fortement réaménagée et l'Hadopi va être supprimée", avait affirmé mardi la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, soulignant que "l'axe prioritaire (serait) désormais la lutte contre le piratage commercial".