Le groupe informatique Apple comparaît lundi devant la justice à New York, pour répondre d'accusations de collusion avec cinq des plus grands éditeurs actifs aux Etats-Unis afin de relever les prix des livres électroniques au détriment des consommateurs.
Apple est accusé par le ministère américain de la Justice et plusieurs Etats américains d'avoir joué un rôle central de coordination dans une entente avec les éditeurs en vue d'augmenter le prix des livres électroniques dans laquelle il s'est engagé lorsqu'il préparait le lancement en 2010 de sa tablette informatique iPad. Le marché était à l'époque dominé par Amazon et sa liseuse Kindle, lancée en 2007. Mais le distributeur en ligne avait plus ou moins imposé un prix de vente au détail de 9,99 dollars, jugé trop bas par les éditeurs.Ils craignaient que cela ne nuise à long terme à leurs bénéfices, y compris en entraînant par contagion une baisse des tarifs pour les livres imprimés.
L'entente a obligé, selon l'accusation, les consommateurs américains à payer "des dizaines de millions de dollars de plus" pour leurs livres électroniques, en faisant grimper les prix à des niveaux situés entre 12,99 et 14,99 dollars.
Le groupe à la pomme sera seul à répondre de ses actes devant la justice, les cinq éditeurs impliqués ayant préféré passer un accord amiable avec les autorités. Le français Hachette, les américains HarperCollins (groupe News Corp) et Simon and Schuster (CBS), le britannique Penguin (Pearson) et une filiale de l'allemand Bertelsmann, Macmillan, ont tous accepté de modifier leurs pratiques, et de verser au total quelque 170 millions de dollars d'amendes et de dédommagements pour les consommateurs lésés.