Le ministre de l’Économie a participé au grand show de l’électronique, rencontrant des dizaines d’entreprises françaises venues montrer leurs nouveautés.
Et si la star du CES c’était lui ? La grande messe annuelle de l’électronique, qui a pris ses quartiers à Las Vegas depuis lundi matin, a eu droit à la visite d’Emmanuel Macron. Le ministre français de l’Économie a rencontré des dizaines d’entreprises hexagonales venues montrer leurs dernières nouveautés technologiques. Le successeur d’Arnaud Montebourg a joué les VRP pour la FrenchTech, afin de valoriser le savoir-faire français en la matière.
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Mardi, peu après 16 h, dans les allées du centre de conférences de l’hotel The Venitian, les employés du stand Withings semblent particulièrement stressés. Il faut dire qu’un visiteur pas comme les autres, le ministre de l’Économie Emmanuel Macron, s’apprête à venir découvrir les nouveautés de cette jeune entreprise française, spécialiste des objets connectés. On replace les produits sur leurs présentoirs, on vérifie que tout est bien en place et on aperçoit même une femme se recoiffer avant le défilé attendu depuis plusieurs jours.
Avec près d’une demi-heure de retard sur l’heure prévue, l’ancien banquier de la banque Rothschild arrive enfin, sourire aux lèvres. Entouré de plusieurs dizaines de collaborateurs et de journalistes français, il n’a pas fait deux mètres qu’il est déjà alpagué par deux jeunes entrepreneurs français : ces start-upers tiennent absolument à lui parler de leur dernière trouvaille nommée Wistiki, un petit accessoire connecté de la taille d’une pièce de monnaie à attacher à ses objets personnels pour ne plus les perdre. Le ministre accepte sans rechigner et fait même preuve de l’enthousiasme d’un jeune premier.
C’est Eric Carreel, président et fondateur de Withings, qui va se charger de faire faire un tour de stand à Emmanuel Macron. Bon élève, le ministre de l’Économie se laisse guider et tente même une question : "où sont conservées toutes les données de ces objets?". Le patron de la jeune pousse française assure que ces informations "resteront chez Withings" et enchaine sans attendre avec la grande nouveauté de la marque à l’occasion de ce CES : la montre connectée Activité Pop.
Déclinaison de l’Activité première du nom, elle se présente comme une véritable montre à aiguilles en plus colorée et plus légère, mais intègre de nombreux capteurs qui envoient des données sur une application dédiée pour smartphones. Le ministre de l’Économie se voit offrir un exemplaire de cette montre qui n’est pas encore en vente en France et accepte sans broncher ce cadeau (d’une valeur de 150 euros), ce qui ne manque pas d’amuser un employé : "peut-être qu’il sera à l’heure la prochaine fois avec ça", murmure-t-il à son voisin un sourire moqueur aux lèvres.
Les visites de stands s’enchaînent et si Emmanuel Macron ne soulève pas l’immense foule présente dans les allées du CES, certains exposants s’interrogent sur l’identité de cet inconnu particulièrement suivi. "C’est le ministre de l’Économie", explique un journaliste français qui suit le ministre dans ce déplacement. "Vous savez comment on pourrait l’attirer sur notre stand ?", tente le représentant d’une entreprise australienne. Mais il n’aura même pas le temps de saluer le membre du gouvernement français, déjà à l’écoute d’une nouvelle démonstration sur un autre stand labellisé "French Tech".
Cette plateforme française de l’innovation a pour objectif de mettre en avant les sociétés tricolores spécialisées dans le numérique. Avec plus de 120 entreprises représentées dont une soixantaine de start-up, le label est reconnaissable entre les allées du CES grâce à son logo représentant un coq rouge en origami. La visite d’Emmanuel Macron s’achève peu avant 18 heures, juste avant la fermeture du salon.
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Les entrepreneurs français sont soulagés que cela soit fini, ils vont pouvoir se concentrer dans les jours à venir sur leur véritable mission : faire démonstration de leurs produits pour tenter de lever des fonds ou développer de nouvelles innovations made in France. Pas sûr que le bref passage d’Emmanuel Macron change le cours de l’histoire de chacune de ces jeunes entreprises mais une chose est sûre : ce court coup de projecteur est toujours le bienvenu dans cette jungle technologique.