L'Autorité de la concurrence a placé jeudi sous scellés des bureaux de SFR et Numericable, dans le cadre d'une enquête sur les conditions de rachat de l'opérateur mobile par Numericable, a-t-on appris de sources syndicales. Un message interne de la direction a confirmé cette information. Le groupe Altice (maison-mère de Numericable) a acquis SFR, la filiale télécom de Vivendi en mars 2014, après un duel avec Bouygues Telecom.
"Des opérations de visite et de saisie". Dans un message adressé aux salariés, la direction de la communication interne du groupe Numericable-SFR confirme l'intervention relayée par la CFDT et l'Unsa, en évoquant "la mise sous scellés de certains bureaux" au siège. De son côté, l'Autorité de la Concurrence a reconnu "avoir mené des opérations de visite et de saisie dans le secteur des télécoms" mais s'est refusée à tout autre commentaire.
"Une enquête avec la DGCCRF". Dans son message, la direction du groupe indique qu'"afin de s'assurer du respect des conditions de rachat de SFR par Numericable Group, l'Autorité de la Concurrence mène actuellement une enquête avec la DGCCRF", chargée de la répression des fraudes. "Dans le cadre de cette enquête, une intervention a lieu au siège de l'entreprise, avec la mise sous scellés de certains bureaux", ajoute le groupe. Selon Olivier Lelong (CFDT) et un responsable de l'Unsa, l'opération était menée simultanément au siège de SFR à Saint-Denis et celui de Numericable à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne). "On est tous très surpris", a commenté le responsable CFDT.
Une box développée dans l'illégalité ? Parmi les faits reprochés à SFR/Numericable figure le lancement, le 1er décembre dernier, d'une box SFR intégrant la technologie Numericable. Pour les concurrents du cablo-opérateur, c'est une preuve qu'un rapprochement entre les deux acteurs a été opéré avant même la validation définitive par l'Autorité de la concurrence du rachat par le groupe Altice.
Ce que risque Numericable/SFR. En cas de développement conjoint avant le feu vert de l'autorité française, le nouveau groupe présidé par Patrick Drahi risque gros. D'après Le Figaro, l'opérateur encoure une amende qui pourrait atteindre "5% du chiffre d'affaires du nouveau groupe, soit 570 millions d'euros".
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