L’équivalent de 20.000 films dans la nature. 100 téraoctets, soit 100.000 gigaoctets, l’équivalent de 20.000 films en qualité DVD. C’est la quantité de données confidentielles (informations personnelles sur les employés, sur des acteurs et même certains longs métrages inédits) qui ont été dérobées début décembre par des hackers au cours d’un piratage d’envergure visant Sony Pictures. Le studio de cinéma n’a cependant pas attendu pour répondre : d’après le portail spécialisé Re/Code, il a mené une séries d’attaques par déni de service contre ceux qui l’avaient piraté. Une méthode régulièrement utilisée par les pirates pour ralentir un site ciblé. Europe 1 revient sur cette attaque en trois questions.
>> LIRE AUSSI - Piratage de Sony : cinq films mis en ligne
>> C’est quoi une attaque par déni de service ? Le principe est on ne peut plus simple : envoyer, via des robots informatisés, un grand nombre de requêtes simultanées envers un site en particulier. C’est comme si plusieurs dizaines de milliers d’internautes se connectaient, au même moment, à un même portail en ligne : les serveurs de celui-ci, généralement pas prévus pour une telle activité, ne supportent pas la charge et le site en question devient inaccessible. Ce type d’attaque par déni de service (DNS) est fréquemment utilisé par les hackers qui cherchent à mettre hors service un site.
Pourquoi Sony utilise des pratiques de pirates ? Particulièrement remonté par ce piratage, Sony Pictures a voulu endiguer la fuite des informations qui étaient rendues accessibles par plusieurs sites Web. Afin que les internautes ne puissent accéder aux sites en question, et donc aux informations confidentielles volées, il a donc utilisé cette méthode ne nécessitant pas de compétences informatiques hors normes.
>> LIRE AUSSI - Les 5 piratages les plus inquiétants de 2014
Pourquoi ne pas attaquer directement les hackers ? En tentant de limiter la fuite de ses informations volées, Sony démontre une chose : le géant nippon ne sait toujours pas qui est à l’origine de l’attaque qu’il a subie. À en croire un employé du FBI qui enquête sur l’affaire, le piratage aurait “même pu briser les défenses numériques d’un gouvernement”, a-t-il confié au site spécialisé CNet. Jusqu’ici, la piste d’une attaque commandée par la Corée du Nord continue de tenir la corde. L’État dirigé par Kim Jong-Un s’inquiéterait de la sortie prochaine de The Interview, un film dans lequel un complot projette d’assassiner le leader coréen. Si le Pyongyang a nié être à l’origine du piratage de Sony Pictures, les Nord Coréens ont salué l’attaque, la qualifiant même de “justifiée”.