L'info. Réuni en séminaire numérique, le gouvernement a annoncé jeudi la soumission au Parlement d'une loi, en 2014, d'aide à la protection des données en ligne. L'objectif ? "Établir un environnement de confiance pour nos concitoyens dans l'utilisation des outils numériques", répond le gouvernement. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) verra ses pouvoirs renforcés, la formation de 150.000 enseignants aux usages numériques mais également de nouveaux fichiers de polices sont également annoncés.
>> Mais que signifie la notion de "protection des données" ? Peut-on réellement parler de "vie privée numérique" ? Europe1.fr fait le point.
Pas de vie privée sur Internet ? Internet est une mine d'informations : chaque jour en allant sur un réseau social, en consultant un site de vente en ligne, voici tout ce qui est disséminé sur le Web : coordonnées personnelles (nom, prénom, adresse, numéro de téléphone), mais aussi goûts, sites consultés, marques préférées, métier exercé, photos… Autant de données qui peuvent être accessibles via les moteurs de recherche. Par exemple, en tapant Monsieur Martin sur Google, on va pouvoir retrouver la profession, le lycée d'enfance et peut-être même des photos de lui avec ses amis.
Autre cas de figure : en tapant un pseudonyme Twitter sur Bing, le réseau social affichera plusieurs données personnelles : géolocalisation du dernier tweet, sujets évoqués récemment, marques citées, etc.
Dernier exemple marquant : en 2009, des données médicales d'employés de l'État du Massachusetts ont été publiées, après avoir supprimé toute information permettant de les identifier. Pourtant, un étudiant en informatique a facilement pu remettre un nom et une adresse sur ces fichiers, en les croisant notamment avec les listes électorales de l'État en question.
Qui peut utiliser ces données ? Cela peut être une personne ou une entreprise, dans le cas où une demande à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a été effectuée. Après validation, cette demande entraîne l'attribution d'un numéro d'enregistrement, qui doit être publié sur le site Web concerné. Enfin, l'adresse du service qui va gérer le fichier des données personnelles doit figurer sur ce site. Pourtant, la publicité ciblée représente une manne financière importante, qui peut pousser les entreprises à transgresser ces règles.
Comment protéger ses données en ligne ? Europe1.fr propose trois moyens de limiter l'accès à vos données personnelles.
- Régler son navigateur. Tous les navigateurs Internet possèdent une option permettant de surfer sans trace : Google Chrome, Internet Explorer, Mozilla Firefox ou encore Apple Safari. Certes, il faut rentrer tous ses mots de passe à chaque nouvelle fenêtre ouverte, mais cela assure un minimum de confidentialité. Autre limite : en 2010, une étude de l'université de Stanford, en Californie, a démontré que la navigation privée n'était pas fiable à 100%.
- Modifier la "localisation" d'un ordinateur. Chaque PC connecté à Internet possède une adresse IP, c'est-à-dire un numéro d'identification en ligne. Ce numéro peut être modifié grâce à un outil nommé VPN (Virtual Private Network) : il s'agit de créer un leurre faisant croire à Internet que votre ordinateur se situe à l'étranger.
- Éviter de lier les différents comptes sur Internet. Twitter, Facebook, Google+, LinkedIn, Viadéo. Autant de réseaux sociaux possédant de nombreuses informations sur vous. Mieux vaut utiliser une adresse email, une photo, un pseudonyme différent pour chacun d'entre eux afin d'éviter que les informations ne se croisent trop facilement.
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