Le compte à rebours a démarré. En fin de matinée, vendredi, Vivendi doit annoncer qui de Numericable et Bouygues il choisit pour racheter SFR, n°2 des opérateurs mobiles derrière Orange. Même si son avis ne compte pas dans cette décision stratégique, Xavier Niel le donne. Et à la veille de l'annonce tant attendue, la sortie du patron de Free sonne comme un coup de pression.
Incontestablement, c'est Bouygues.Dans une interview accordée aux Echos, Xavier Niel dit clairement pencher pour Bouygues. A raison, puisqu'en cas de victoire du groupe industriel, Free récupèrerait ses 15.000 antennes (contre 1,8 milliards d'euros) et consoliderait sa position sur un marché qui dispose alors "de trois opérateurs de réseau autonomes, sains financièrement (...) et naturellement la concurrence demeure", a-t-il confié. De plus, avec cette offre, "Vivendi conserve une importante participation et encaisse un très gros chèque. Et les salariés de SFR rejoignent un groupe du CAC 40".
Le danger Numericable. Le milliardaire est en revanche inquiet en cas de victoire de Numericable, bien décidé à l'emporter comme le montre l'inattendue augmentation de son offre jeudi. "Si Numericable l’emporte, cela va créer un acteur extrêmement endetté, et qui ne croît pas". Menace suprême, brandie par Xavier Niel : ce rachat "va enlever toute agressivité commerciale à SFR, comprimer les investissements et nous apporter de nouveaux abonnés". Le patron de Free, qui multiplie les arguments en défaveur de Numericable, envoie une banderille personnelle à Patrick Drahi, son PDG. "Pour devenir président et s’impliquer dans son entreprise, Patrick Drahi devrait redevenir résident fiscal français. Je trouverais cela très sympathique, mais en a-t-il l’intention ?", lance son concurrent, disant craindre que la nouvelle entité soit "contrôlée au Luxembourg, détenue par une société installée à Guernesey dont le principal bénéficiaire sera en Suisse". Xavier Niel préfère résolument Bouygues...
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